Le directeur général de la radio Amplitude FM Martinez Zogo a été assassiné. Personne n’en doute plus. L’autopsie réalisée sur son corps et les aveux du chef de l’opération d’élimination physique Justin Danwe sont saisissants.

Toutes les sources proches du palais présidentiel d’Etoudi à Yaoundé confirment que le chef de l’Etat Paul Biya est lui-même scandalisé que des personnalités publiques dans son entourage aient participé à ce meurtre odieux.

Rapidement, il a chargé le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh d’ordonner une enquête mixte police – gendarmerie pour tirer tout au clair, retrouver les auteurs de ce crime, les traduire devant la justice et les punir conformément à la loi en vigueur dans le pays.

En l’état actuel des choses, Justin Danwe, le patron de la Direction générale la recherche extérieure (DGRE) Léopold Maxime Eko Eko, le DG du groupe L’Anecdote Bruno Bidjang, le patron de presse Jean-Pierre Amougou Belinga et d’autres personnes sont aux arrêtes, toutes auditionnées dans l’affaire Martinez Zogo pour situer leurs responsabilités.

D’autres personnes annoncent que derrière cette vague d’arrestation, se cache une bataille des clans qui pourrait finalement conduire à un putsch au sommet de l’Etat, à quelques années seulement de la nouvelle élection présidentielle prévue pour 2025.

Ferdinand Ngoh Ngoh serait la personne la mieux placée pour remplacer son patron Paul Biya qui est au pouvoir depuis 1982 avec son parti le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Il connait mieux que quiconque les rouages du pouvoir.

L’homme à la punk verrait normal d’entrer en jeu maintenant, lui qui a longtemps servi le "vieux lion" sous la pluie comme sous le chaud soleil. C’est pourquoi il voudrait bondir sur l’opportunité pour écarter le puissant Jean-Pierre Amougou Belinga qui aurait des envies présidentielles, les ministres Laurent Esso, Louis-Paul Motaze et tous ceux qui sont dans le camp opposé.

Un grand moment arrive pour Paul Biya, et il y a de quoi être très attentif. Celui qui est né Paul Barthélemy Biya'a bi Mvondo le 13 février 1933 à Mvomeka'a, fêtera son anniversaire lundi le 13 février 2023.

Ce sera le quatre-vingt dixième anniversaire de l’homme d'Etat camerounais qui ne tient plus vraiment sur ses jambes, sans oublier les pertes de mémoire dont il souffre régulièrement lors de ses apparitions en public devenues des moments de régal pour les observateurs les plus moqueurs.

Paul Biya et son entourage sont au courant des bruits qui annoncent un coup d’Etat. Il est de plus en plus évident que le président ne pourra pas se représenter pour la présidentielle de 2025. Et son fils Emmanuel Franck Biya a trop d’obstacles à franchir et des hommes à écarter pour lui succéder.

Paul Biya, du haut de ses quatre-vingt-dix (90) ans, pourrait bien être inspiré à annoncer sa démission pour que le changement se fasse dans une certaine sérénité, au contraire d’un coup d’Etat malvenu qui pourrait plonger le pays dans le chaos total.

Si ça se trouve, le 13 janvier prochain pourrait convenir à une telle annonce solennelle. Même si le locataire n’a rien indiqué jusque-là, il n’est pas à exclure que la surprise peut tomber à tout moment.