De «nouveaux » éléments de l’enquête ont conduit à des perquisitions et à l’interpellation de plusieurs personnels du groupe l’Anecdote.
Ce jeudi 9 février 2023 était une journée riche en rebondissements dans l’affaire Martinez Zogo. Entre le Secrétariat d’État à la Défense et l’immeuble Ekang, il y aurait eu du nouveau dans l’affaire. En début de matinée, une première perquisition dans cet immeuble du groupe l’Anecdote au lieudit “Warda” à Yaoundé, a conduit à l’interpellation de plusieurs personnels de l’entreprise pour besoin d’enquête. Ils ont été relaxés juste après avoir été entendu par les éléments de la Gendarmerie nationale contrairement au Pdg du groupe l’Anecdote et compagnie qui séjournent encore dans les locaux du Sed.
Une deuxième opération s’est déroulée en début d’après-midi conduite par les enquêteurs. Dans ce convoi qui s’est stabilité au sous sol de l’immeuble Ekang, se trouvait Jean Pierre Amougou Belinga, Pdg du groupe l’Anecdote, suspect dans cette affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Après plus de deux heures d’horloge dans ces fouilles systématiquement menées par les enquêteurs, des serveurs et machines de travail ont été réquisitionnés pour exploitation.
Selon nos informateurs, le collectif d’avocats de Jean Pierre Amougou Belinga se trouvent peiné par les méthodes utilisées pour les perquisitions. L’ancien bâtonnier Me Charles Tchoungang, estime qu’aucune procédure n’a été respectée depuis le début de cette affaire. Il dénonce avec colère une <>, des << perquisitions sans mandat>>. La conférence de presse annoncée en grande pompe en fin d’après-midi ce jeudi, était l’occasion pour le collectif d’avocats de faire une première sortie face la presse nationale et internationale depuis l’interpellation et la garde-à-vue de leurs clients. Malheureusement, l’attente a été très longue pour de nombreux médias représentés dans le hall du bâtiment de l’immeuble Ekang.
Curieux et attentifs aux moindres faits et gestes dans le but d’avoir des éléments nouveaux dans cette affaire, le désir des journalistes ne sera pas comblé jusqu’au moment de l’annonce du report de la rencontre avec la presse à cause du programme chargé de l’ancien Bâtonnier Me Charles Tchoungang. Au moment où les hommes de médias s’apprêtaient à prendre congé des lieux, les éléments de la gendarmerie nationale sont toujours en faction dans la cour pour sécuriser les entrées et sorties. Bien plus, dans le traitement de cette information liée à l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, Reporters Sans Frontières revient avec des nouvelles révélations à charge.
Selon cet organisme international,≪l’exploitation des téléphones portables et les auditions ont mis en lumière de nouveaux éléments à charge très lourds. L’implication de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga se précise et l’étau se resserre autour du garde des Sceaux Laurent Esso, l’un des piliers du régime camerounais>>. Autre nouvelle preuve accablante, toujours selon Rsf, <<< très proche de lui>>. Ce dernier lui avait signifié que l’homme d’affaires “voulait en finir avec lui” ainsi qu’avec au moins huit autres journalistes camerounais>>.
Le dossier est désormais entre les mains de la justice militaire et du commissaire du gouvernement à en croire Rsf. << Les 31 suspects arrêtés devraient être placés sous mandat de dépôt au plus tard d’ici à la fin de la semaine et transférés à la prison centrale de Yaoundé. Par qui seront-ils rejoints? Jusqu’où remontent les complicités? L’enquête se poursuit et une centaine de personnes en tout sont désormais considérées comme des personnes d’intérêt dans ce dossier>> fait savoir Arnaud Froger, responsable du bureau d’investigation à Rfs.