Depuis le 04 mars 2023, le lieutenant-colonel Justin Danwé, Jean Pierre Amougou Belinga et le directeur de la DGRE, Maxime Eko Eko séjournent à la prison centrale de Kondengui. Ils ont tous été cités par Reporters Sans Frontières comme ayant participé d'une manière ou d'une autre au plan d'enlèvement et d'assassinat du journaliste Martinez Zogo. Lors des enquêtes préliminaires, les révélations de RSF ont été du pain béni pour les Camerounais face au silence entretenus par les enquêteurs autour de l'affaire.
Si plusieurs personnes citées par la très sérieuse ONG Reporters Sans Frontières sont désormais derrière les barreaux, force est de constater que certaines parties des révélations de l’organisation laissent place au doute. C’est le cas par exemple de l’implication de Laurent Esso. Selon Reporters Frontières, durant la torture de Martinez Zogo au sous-sol de l’immeuble Ekang, Amougou Belinga a appelé Laurent Esso qui lui a demandé de finir le travail.
Cette information si elle avait été vérifiée, ferait du ministre de la justice, l’un des commanditaires de ce crime barbare. Et pourtant Laurent Esso n’est point inquiété. Il figurait d’ailleurs sur la petite liste des personnalités invitées par le chef de l’Etat pour la célébration de ses 90 ans. Selon le journaliste Boris Bertolt, il n’y a jamais eu de preuve de cet appel téléphonique.
RSF avait également indiqué que le beau-père d’Amougou Belinga, le colonel Etoundi Nsoé aurait transféré une importante somme d’argent au lieutenant-colonel Justin Danwé, présumé chef du commando qui a assassiné Martinez Zogo. Contre toute attente, Etoundi Nsoé a été libéré le 04 mars 2023 et aucune charge n’a été retenue contre lui.
Ces informations erronées de RSF auraient irrité les enquêteurs de la commission mixte qui pensaient avoir trouvé des pistes fiables.
« Chez les avocats, c’est la colère. Un des enquêteurs de la commission-mixte indique : « la désinformation et la manipulation de Reporters Sans Frontières nous a fait perdre beaucoup de temps ». L’un des avocats des Jean Pierre Amougou Belinga fait savoir que : « Les fameuses auditions de RSF ne figurent nulle part dans la procédure à laquelle nous sommes partie prenante. On ne sait pas où ils ont ramassé ces salades ». L’avocat de Justin DANWE, après avoir indiqué qu’il n’a pas connaissance de ce fameux procès-verbal de RSF, ajoute : « Je ne sais pas où ces gens (RSF) ont pris cette affaire ». Un haut gradé de l’armée qui a eu accès au travail de la commission, contacté, affirme : « Ne me perdez pas le temps avec ces gens. C’était de la fiction », rapporte Boris Bertolt.