Actualités of Wednesday, 13 December 2023

Source: www.camerounweb.com

Affaire Martinez Zogo : la présidence a tranché, la nouvelle officielle vient de tomber

Grande décision au sommet de l'État Grande décision au sommet de l'État

C’est une véritable bombe qui vient secouer le paysage sociopolitique au Cameroun. L’affaire Martinez Zogo aura fait tout voir, passant de rebondissements en rebondissements. Le juge Sikati Kamwo est dessaisi, comme l’explique Paul Chouta dans sa publication ci-dessous.

Il fallait s'y attendre. La nouvelle vient de tomber. Paul Biya a décidé de décharger le juge d'instruction militaire Sikati Kamwo II Florent Aimé de l'affaire Martinez Zogo. Il est remplacé par le Lieutenant-Colonel Nzie Pierrot Narcisse par ailleurs vice-président de cette juridiction.

Cette décision était prévisible d'autant plus que le vendredi 1er décembre dernier, contre toute attente, ce juge a signé des ordonnances de libération de Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko alors qu'il n'avait pas encore bouclé son enquête et venait de convoquer et interpeller d'autres personnes dans l'affaire Martinez Zogo. Quelques heures après, il a signé un autre document dans lequel il affirmait que ces ordonnances de libération n'étaient pas "authentiques". C'est-à-dire que c'est faux, pourtant, des sources bien renseignées, c'est bien Sikati Kamwo II Florent Aimé qui a ordonné ces libérations de Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko après des manœuvres au cabinet civil de la présidence et ailleurs.

Il faut préciser que vendredi dernier, les avocats des ayant-droits de Martinez Zogo ont déposé une demande d’annulation de toutes les auditions et confrontations intervenues en leur absence dans cette affaire. Ils reprochaient au juge Sikati Kamwo II de faire des confrontations et auditions sans les notifier ni les associer.

La situation qui prévalait exigeait que dans un État de droit, avec ce scandale observé au tribunal militaire en début de ce mois, soit le juge d'instruction démissionne de son propre chef, dès lors que jusqu'à présent il n'a engagé aucune action judiciaire pour faux en écriture authentique publique contre les auteurs de ce qu'il a qualifié de "pas authentique", soit son supérieur hiérarchique à savoir Paul Biya le véritable ministre de la Défense prennent sa responsabilité en le déchargeant de ce dossier. Car cette situation inacceptable dans un État de droit abîme l'image de notre justice et porte atteinte à la crédibilité de notre pays à l'international.

Le neveu de ce juge a été kidnappé dans la région du Nord jusqu'à après l'échec de cette libération que certains qualifient de tentative d'évasion. Ses ravisseurs exigeaient une rançon de 15 millions de francs CFA.

Ces vraies-fausses ordonnances de mise en libération, selon des rumeurs en circulation étaient l’œuvre d'une corruption à grande échelle. À croire aux sources proches de ce dossier, des milliards auraient été mis en jeu. Cet argent proviendrait entre autres des concernés en détention, du ministère des Finances, d'un responsable au cabinet civil etc.

Il aurait servi à corrompre tant les responsables du tribunal militaire jusqu'aux greffiers de cette juridiction. Le scénario avait été bien organisé pour manipuler l'opinion. Ainsi, avant et après le coup de presse, certains médias et lanceurs d'alerte, certains membres de la société civile, églises et autres ont été mis à contribution.

Pour des observateurs avertis, cette décision sonne comme une victoire de FC Task Force sur FC Ligne 94 qui a perdu le sommeil depuis l'échec de ce coup.