Le collaborateur direct de Paul Biya, Ferdinand Ngoh Ngoh préparerait une exfiltration à la prison de Kondengui. C’est le lanceur d’alerte Boris Bertolt qui le dit, et il se justifie dans son intervention ci-dessous.

Affaire Martinez Zogo : le secrétaire général de la présidence de la république prépare le plan d’exfiltration de Martin Savom de la prison de Kondengui. Martin Stéphane Savom, un nom qui était pratiquement inconnu des Camerounais il y a encore un an et pourtant dans l’affaire Martinez Zogo, il est considéré par les magistrats militaires comme le coordonnateur de l’opération d’assassinat du journaliste.

De l’ordonnance du juge d’instruction du 29 février 2024, l’on apprend que Savom est parti de Bibey la veille de l’enlèvement pour Yaoundé. Le jour de l’enlèvement, il va rencontrer à deux reprises Justin Danwe, le chef des opérations qui en mis mouvement les éléments de la DGRE. Après l’enlèvement de Martinez Zogo, Savom Martin va remettre à Danwe l’argent servi à payer les membres du commando. Les relevés téléphoniques ont établi que Stéphane Savom est la dernière personne à avoir échangé avec Martinez Zogo. Il a été inculpé pour complicité d’assassinat.

Beti Assomo

Sauf que les magistrats militaires savent également que Martin Savom, un petit maire d’une commune éloignée Bibey, ne pouvait pas monter une telle opération. Leurs soupçons se sont orientés vers le secrétaire général de la présidence de la République, l’homme à la punk, Ferdinand Ngoh Ngoh alias l’hydre de Lerne, dont Martin Savom est un intime (un enregistrement audio de Savom lui-même l’atteste à suffisance). D’ailleurs dès sa première audition devant le juge Sikati, il l’a reconnu. Mais très vite, les magistrats militaires ont été instruits par le ministre de la Défense, Beti Assomo dont Savom était également un ami, de clôturer l’enquête.

En prison, Martin Stéphane Savom se sent abandonné et menace de parler. Tous les soirs, il est au téléphone demandant à ses correspondants de tout faire pour l’exfiltrer du lieu où il se trouve. « Ce n’était pas le plan » a-t-il lancé à l’un de ses interlocuteurs. Et les services de renseignement ont établi que parmi ceux avec lesquels Martin Stéphane Savom communique régulièrement figure le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ce dernier lui a déjà demandé d’être « patient » mais Martin Stéphane Savom n’arrive plus à se contenir.

Évacuation sanitaire

Ainsi, un plan d’exfiltration a été mis en place. L’utilisation de l’évacuation sanitaire. En effet, sous prétexte de maladie, Savom Martin devrait quitter Kondengui et s’installer dans un hôpital, le temps que l’opération d’exfiltration du pays soit finalisée afin qu’il parte.

C’est dans cette perspective que depuis samedi, Martin Stéphane Savom a déjà séjourné à l’infirmerie de la prison de Kondengui à trois reprises. Ce mardi il y était encore. Après prise de température, il était à 19. Il y va actuellement régulièrement prétextant faire un début d’AVC. L’objectif est qu’il soit transféré dans un hôpital. Celui retenu pour l’instant est l’hôpital de la CNPS. Delà deux options : 1) Ferdinand Ngoh Ngoh a indiqué qu’il fera pression sur le ministre de la Santé pour obtenir la documentation pour une évacuation pour soins temporairement sous haute escorte. 2) Organiser une exfiltration à partir de l’hôpital de la Caisse.

Dans cette affaire, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh n’est pas à sa première exfiltration. Il y a quelques semaines, les magistrats militaires avaient lancé un mandat d’arrêt contre Samba Azombo, un autre proche du SGPR qui avait rendu visite à trois reprises à Savom à Kondengui arguant être l’émissaire de l’homme à la punk. Quelques heures après, l’émission du mandat d’arrêt du tribunal militaire, il avait réussi à sortir du Cameroun. La justice n’a pas pu mettre la main sur lui. Il est aujourd’hui signalé en France.

Martin Stéphane Savom espère donc pouvoir bénéficier des compétences de l’homme à la punk en la matière.