Actualités of Monday, 12 September 2022

Source: La Nouvelle N°666 du 12-09-2022

Affaire Robert Atangana-Cana Bois : Le Libanais Nassar Bou Hadir 'tient' l'ancien maire de Yaoundé 6

Toute proportion gardée, à l’instar du Dg du Port autonome de Douala, l’ancien maire de la commune de Yaoundé 6, Robert Atangana, a aujourd’hui à ses trousses les sbires à la solde du promoteur de la société Cana Bois. Les hautes instances judiciaires du Cameroun fortement interpellées.

L'affaire Robert Atangana - Cana Bois fait depuis quelques temps les choux gras d’une certaine presse à gage décidée d’en découdre avec l’ancien maire de la commune de Yaoundé 6, opérateur économique connu sous le label Inc Sarl. A en croire nos sources suffisamment bien introduites, alors même qu’il dispose des avocats que le parquet du Tpi de Yaoundé sait comment contacter, Robert Atangana fait curieusement aujourd’hui l’objet d’une multitude d’avis de recherche des forces spéciales en civil de la première région de gendarmerie du Centre, située près du stade militaire de Yaoundé. Lesdites forces spécialisées tentent d’arrêter l’ancien maire de la commune de Yaoundé 6, avec instruction dans les quartiers « qu’on le veut mort ou vif ». Tout ceci, apprend-on, dans une affaire où tous les faits et arguments semblent pourtant en faveur du promoteur de la société Inc Sarl.

Alors question : qui veut faire plaisir au Libanais, alors même qu’on prive les paysans cacaoculteurs de plusieurs milliards de recettes en pleine rentrée scolaire et en pleine saison cacaoyère où le Cameroun a besoin de sécher le plus de cacao humide afin de renforcer la balance des paiements du Cameroun ? Difficile à dire.

Des sources proches du dossier indiquent que l’audience correctionnelle annoncée par le greffe de la Cour d’appel du Centre aux parties pour le 9 septembre 2022 serait plutôt renvoyée pour le 3 octobre 2022. Sans aucune autre confirmation. C’est ainsi qu’après avoir été informé de la date de tenue de l’audience d’annulation du mandat contesté par la société Cana Bois, le Libanais se serait alors précipité pour non seulement demander que le juge Schlick qui était programmé, soit tout simplement écarté de la collégialité. Ceci, commente t-on dans certains milieux judiciaires de la capitale camerounaise, parce que le juge Schlick est trop raide sur les principes de droit. In fine, la manœuvre ourdie par le promoteur de Cana Bois aurait pour objectif de faire proroger le délai de confinement de son adversaire. La requête formulée pour la circonstance empêchera donc la tenue de l’audience de levée des mandats. Ainsi, estiment certains commentateurs, Nassar Bou Hadir pourrait tranquillement aller se la couler douce dans son Liban natal, et pourquoi pas en profiter pour consulter quelques marabouts.

Procurations

Pour la petite histoire, l’affaire Robert AtanganaCana Bois aujourd’hui en appel porte sur la diffamation prétendue de la plainte en cours de jugement au Tgi. En effet, le Tpi de Yaoundé centre administratif a condamné pour diffamation la société Inc Sarl de Robert Atangana pour diffamation. Il est reproché au promoteur de Inc Sarl d’avoir déposé une plainte contre Nassar Bou Hadir, dans une affaire qui n’est pas encore jugée. Et qui plus est, indiquent nos sources, la plainte déposée par Inc Sarl a conduit à l’inculpation du notaire Me Jacques Kwa Mbette et Nassar Bou Hadir pour fraude etc., et envoyée en jugement au Tribunal de grande instance du Mfoundi.

Alors question : sur quoi porte l’affaire principale ?

Il n’est pas anodin de rappeler que Robert Atangana, homme d’affaires très prospère est contraint de quitter le Cameroun en 2005. Ce, malgré lui. Il va toutefois sceller un partenariat d’affaires avec Cana Bois pour que sa scierie continue de tourner durant son séjour à l’étranger, avec son propre personnel. Mais seulement, indiquent nos sources, le partenaire va faire établir des actes de vente sur la base de procurations, sans fournir un exequatur (procédure consistant pour le vendeur à saisir le tribunal du lieu de localisation, le parquet général compétent, le Minrex puis l’ambassade) qui établissent la procuration. Vrai ou faux ? Nos mêmes sources que les dispositions légales sur le juge du contentieux d’exécution sont claires et impitoyables sur cette exigence. Au niveau du Tpi de Yaoundé, apprend-on, sous la signature de son président Théophile Timba, le tribunal n’a jamais établi cette ordonnance durant l’année des faits. Plus grave, Cana Bois aurait saisi tous les revenus de la société Inc Sarl sur la base d’une ordonnance inexistante qui falsifie les résultats d’expertise judiciaire des comptes entre les sociétés Inc Sarl et Sim S.A. Nos mêmes sources croient savoir que l’excédent des comptes entre Inc Sarl et Cana Bois montre que la société du Libanais est redevable de près de 7,3 milliards de Fcfa, dont environ 355 millions à la date d’août 2006. Dans l’impossibilité d’avoir la version des faits de promoteur de Cana Bois, nos colonnes lui sont ouvertes pour une version contradictoire.