Monsieur le ministre, on peut dire que le Plan d’urgence humanitaire décidé par le président de la République arrive à point nommé…
C’est une préoccupation constante de Monsieur le président de la République de s’occuper de ses concitoyens en détresse. Il s’agit de sa volonté personnelle, comme l’a d’ailleurs rappelé le Premier ministre, chef du gouvernement. C’est conscient du fait que les ressortissants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont victimes des activités terroristes qui ont fortement perturbé leur façon de vivre qu’il a décidé de venir en aide à ces populations qui vivent dans une situation de détresse. Ceci sans tenir compte de toutes les autres mesures qu’il avait déjà prescrites au début de la crise.
Le Premier ministre a rappelé les atrocités commises depuis bientôt deux ans contre ces populations, les attaques contre les forces de défense et de défense et de sécurité, les actes de vandalisme, la destruction des biens, les pillages divers, les mots d’ordre irresponsables, les menaces contre les personnes, les assassinats. A ce jour, il y a de nombreuses personnes qui ont quitté leurs lieux de résidence pour se retrouver soit dans d’autres régions du Cameroun ou à l’extérieur. Le président de la République a demandé que le point de la situation soit fait. Une fois que le rapport final lui a été transmis, il a décidé immédiatement du lancement de ce Plan d’urgence humanitaire en faveur de ces populations. Le Premier ministre n’a pas manqué de rappeler que c’est une tradition dans notre pays, puisque cela a notamment été le cas pour la région de l’Extrême-Nord victime des atrocités de Boko Haram. Le président de la République reste constant dans sa sollicitude à l’endroit de tous ses compatriotes.
Le Plan va coûter 12,7 milliards de F. D’où viendront les ressources ?
Le Plan d’action décidé par le chef de l’Etat est bien détaillé. Il y a des chapitres et un chronogramme d’activités qui commencent immédiatement. Rien ne sera fait en dehors d’un cadre légal. En ma qualité de président du Comité ad hoc, je suis chargé de son application stricto sensu sous la coordination de Monsieur le Premier ministre. Les instructions du président de la République sont claires sur sa mise en œuvre immédiate. Sur le financement, il est clair. L’Etat va contribuer. Nous ferons appel à la solidarité nationale comme cela s’est vu dans d’autres cas et le Cameroun sait pouvoir compter sur ses partenaires. Mais l’appui de nos partenaires ne viendra pas remplacer nos propres efforts. C’est le message du chef de l’Etat.
Qu’est-ce qu’il en est des priorités ?
Nous devons commencer par l’assistance aux personnes déplacées, il y a la réhabilitation des infrastructures scolaires, sanitaires… La reconstruction des logements détruits. Nous devons également favoriser la reprise de l’activité économique. Tout sera fait de manière méthodique.
Qu’est-ce qui est envisagé pour les Camerounais qui, du fait de cette situation ont dû trouver refuge dans d’autres régions ou hors du Cameroun ?
Tous ces volets sont pris en compte dans le Plan qui a été minutieusement préparé. C’est pourquoi il y a un volet humanitaire. Cela veut dire que même ceux qui se retrouvent par exemple à l’étranger seront pris en compte. D’où l’implication de plusieurs départements ministériels qui vont travailler en synergie sous la coordination de Monsieur le Premier ministre. Ce Plan décidé par le chef de l’Etat est un grand geste de portée nationale et internationale.
Quid de la situation sécuritaire?
Elle est sous contrôle en ce moment. Ceci à la faveur des différentes mesures qui ont été prises par le président de la République. On peut avoir quelques cas d’incidents ici et là, mais comme je le dis, des mesures ont été prises pour ramener la sérénité au sein de ces deux régions. Nous continuons à y travailler.