A chaque jour son lot d’informations exclusives dans l’affaire de l’assassinat de l’animateur radio Martinez Zogo. C’est selon toute vraisemblance un crime dans lequel sont impliquées – d’une façon ou d’une autre, directement ou indirectement – plusieurs personnalités publiques : agents de la DGRE, mercenaires, ministres du gouvernement, personnes proches du pouvoir, etc.
De nouvelles confidences de Jeune Afrique, hebdomadaire panafricain édité à Paris, expliquent davantage le rôle de chacun et les relations qui les unissent avec l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, principal suspect aux yeux du peuple et visiblement de ceux des enquêteurs aussi.
Le ministre d’Etat et secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh a informé il y a des semaines que des enquêtes proprement dites seront menées pour trouver les auteurs du forfait et les punir conformément aux dispositions en vigueur.
Le journal susmentionné nous renseigne par rapport au fait que les investigations permettent de savoir que le général Ivo Desancio Yenwo, directeur de la sécurité présidentielle a été pendant des années en affaire avec Jean-Pierre Amougou Belinga.
Pour reprendre ses mots, « de 2017 à 2021, le patron de la garde rapprochée de Paul Biya a signé pour 21 milliards de francs CFA de marchés spéciaux – sans appel d'offres – aux entreprises de Jean-Pierre Amougou Belinga. Ce recours à ce prestataire quasi exclusif était dénoncé par le défunt journaliste Martinez Zogo comme alimentant un soupçon de corruption ».
Autrement dit, Jean-Pierre Amougou Belinga avait des appuis dans toutes les sphères sociopolitiques y compris celle de la sécurité. Celui que Jeune Afrique situe « au cœur du pouvoir », a aussi pu compter sur Léopold Maxime Eko Eko, le puissant homme du service équivalent à la CIA au Cameroun, la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE).
A ce sujet, la source citée précise que « le commissaire divisionnaire Léopold Maxime Eko Eko, patron du service de contre-espionnage, est soupçonné d'avoir autorisé les éléments de la direction des opérations, sous la supervision du lieutenant-colonel Justin Danwe, à enlever, torturer et assassiner Martinez Zogo ».
C’est pourquoi comme Justin Danwe son bras droit qui aurait dirigé la mission d’élimination physique, Léopold Maxime Eko Eko a été arrêté et auditionné depuis plusieurs semaines au Secrétariat d’Etat à la défense (SED).
Récemment, même si cela reste à confirmer, le lanceur d’alerte camerounais informait que le président de la République Paul Biya est devenu prudent vis-à-vis de son protecteur Ivo Desancio Yenwo.
« Paul Biya semble inquiet pour sa sécurité. Il a été surpris d’apprendre l’implication des éléments de la Direction générale de la recherche extérieure car la DGRE assure également avec la Direction de la sécurité présidentielle (DSP) la protection du président de la République, à l’extérieur », souligne Boris. Par conséquent, Paul Biya sur conseil de Ferdinand Ngoh Ngoh l’aurait progressivement mis à l’écart.