Actualités of Friday, 10 March 2023
Source: www.camerounweb.com
La rédaction de CamerounWeb a appris que dans la journée d'hier jeudi 09 mars, des gendarmes ont débarqué dans les locaux du campus de l'ISSAM pour une perquisition express en présence du journaliste directeur général des médias du groupe l'Anecdote Bruno Bidjang qui est également un étudiant de l'institut en question.
Pourquoi a-t-il été de nouveau convoqué par la commission mixte en charge de l'enquête sur l'assassinat de Martinez Zogo ?
Bruno Bidjang qui est toujours dans la ligne de mire des poursuites judiciaires étant également le bras droit du Zomloa représente aux yeux des enquêteurs le point focal d'une possible nouvelle piste concernant les circonstances de l'assassinat de Martinez Zogo. Ainsi, il doit surement connaitre certains faits et gestes de son patron. Donc il est aisé pour les enquêteurs de compter sur lui pour des recherches.
Boris Bertolt indiquait à l'occasion qu'une perquisition devrait avoir lieu dans l'immeuble Ekang. Mais bien avant, la commission mixte police gendarmerie a perquisitionné l'ISSAM, l'institut fondé par Jean-Pierre Amougou Belinga, patron du groupe l'Anecdote. Une seconde perquisition devrait avoir lieu mais les enquêteurs y ont renoncé finalement a-t-on appris.
« Pour ce qui est de la perquisition, après ISSAM, les gendarmes devaient se rendre au groupe l’Anecdote mais ont annulé à la dernière minute sans expliquer les raisons et sont retournés au SED. Elle s’est déroulée également en présence de Bruno Bidjang » indique Boris Bertolt.
«Affaire Martinez Zogo : probable requalification des faits contre Amougou Belinga et coaccusés »
Les avis continuent d'être donnés dans le cadre du verdict donné par le Commissaire du gouvernement au tribunal militaire dans le cadre de l'assassinat de Martinez Zogo. Le motif de la détention provisoire des accusés restent flous jusqu'à présent pour les uns et les autres. La complicité de torture par aide reste "léger" pour des avis.
C'est le cas du journal Kalara qui indique que plusieurs auraient souhaité que le commissaire du gouvernement choisisse l’infraction d’assassinat, qui traduit mieux, selon eux, le caractère horrible des sévices qu’aurait subi l’animateur vedette d’Amplitude FM avant sa mort, en tout cas tel que le laissent croire les images de sa dépouille mortuaire lorsqu’elle a été retrouvée.
Plus loin, le journal cite Me Assira Engouté avocat et enseignant d’université qui donne d'amples informations sur les motifs pour lesquels les accusés ont été inculpés.
« la torture telle qu’elle a été prévue, aboutit à une qualification induisant le fait que la mort n’était pas volontaire… Moi, je pense que la mort était voulue, depuis le début. Il n’y a qu’à voir d’abord le nombre des personnes qui ont été mobilisées pour cela. Quand on veut faire peur à quelqu’un, on utilise souvent des moyens à distance, des messages ou des menaces… Mais, en l’occurrence, mobiliser autant de personnes et les tortures qu’on lui a fait subir sont des tortures létales, qui devrait conduire à la mort… Par ailleurs, quand on a tué sans l’avoir voulu, en général on s’empresse de cacher le corps. Or, là, on a voulu exposer le corps pour dire que voici ce qu’on voulait. On l’assume. Je ne suis donc pas sûr que la mort ait été accidentelle.
La deuxième chose pour laquelle je ne suis pas d’accord avec les qualifications, c’est pour la complicité. Je considère que la complicité est une infraction qui aurait pu être libellée de façon plus large, en parlant comme toujours de complicité tout court. Mais là, on a tellement ciselé l’infraction. On l’a libellée pour ne retenir que la complicité par aide. Et ça m’ennuie un peu parce que la complicité est souvent plus large que ça. Ça peut être la complicité par instruction ou par don… J’ai donc l’impression que c’est une façon d’éliminer toute recherche autour, c’est-à-dire qu’en dehors des personnes qu’on a limitativement retenues dans la procédure, il ne faut pas aller chercher au-delà, parce que les autres personnes n’ont pas donné d’aide, alors que dans la coulisse, elles ont dû donner des instructions, ou autre chose. » indique l'avocat.
Assisterons nous à une requalification des faits contre les prévenus ?