Le député Sdf de la Momo Est, Joseph Mbah Ndam, s’est exprimé sur le sujet de l’opération de protestation engagée par son parti politique, dans une interview accordée au quotidien Le jour de ce 6 décembre 2017. Pour cet élu, le président Paul Biya est mal renseigné sur la situation réelle des zones anglophones, d’où « la contradiction » observée dans les décisions qu’il a prises depuis la recrudescence des tensions.
Dans ses déclarations, Mbah Ndam affirme que le Sdf doute que les collaborateurs du chef de l’Etat soient disposés à engager un dialogue véritable. « Nous avons constaté que la vraie information ne parvient pas au président de la République. C’est ce qui l’amène à prendre des décisions inadéquates (…) Il avait dit que la solution passera par un dialogue franc (…) aujourd’hui, nous doutons si ses subalternes l’ont laissé agir librement« , a-t-il signalé.
Le mouvement du Sdf aurait pour objectif de contourner les collaborateurs du chef de l’Etat, et non celui d’empêcher le fonctionnement des institutions de la République ; raison pour laquelle les députés Forbi et Joshua Osih ont continué de participer aux travaux de la commission des finances et du budget. Mbah Ndam martèle que le « blocus » ne s’est pas estompé, bien qu’il refuse de décliner les prochaines actions de ce mouvement.
Le vice-président a achevé son propos en affirmant que personne ne devrait rester silencieux face à ce qui se passe en zone anglophone, et que tous ceux qui le ferait seraient considérés comme complices de tout ce qui pourrait arriver, notamment dans la Manyu qui serait « en péril » actuellement. « Nous devons soutenir le peuple. Si la crise s’est radicalisée, c’est parce que le gouvernement n’avait pas menée une bonne démarche« , conclu-t-il.