Le studio de la radio catholique locale d’Ebolowa a été pris d’assaut par des professionnels de la plume et du micro, pour un témoignage auquel participaient également les auditeurs. Une façon à eux de faire le deuil de leur confrère arraché brutalement à la vie par des mains noires. Les hommes de médias basés dans la capitale régionale du Sud se sont donnés rendez-vous dans un programme radiophonique baptisé « Feu vert » et tenu par Paul Patrice Amougou de la Radio communautaire de développement de la Mvila (Rdcm), une radio catholique qui officie à Ebolowa depuis une vingtaine d’années.
Pour « Patrice Saint Paul » comme on l’appelle affectueusement, l’heure est grave pour exercer actuellement au Cameroun. Au-delà des simples intimidations, des menaces et autres coups de fils téléphoniques anonymes, le temps n’est plus très propice pour l’exercice du métier au pays. Aujourd’hui, « les jeunes semblent ne plus trop voir le journalisme comme le plus beau métier du monde, mais comme un métier plus risqué que celui des armes en temps de guerre ». Pour le présentateur, « c’est une émission hommage à Martinez Zogo, un moment de sensibilisation de ceux qui décident des vies des autres de penser que Dieu créateur n’a pas donné ce Pouvoir à l’homme de supprimer la vie. Dès que tu le fais, tu vas en marge des lois divines et les conséquences sont fatales des générations en générations ».
Mais, la démocratie sans une presse, sans les journalistes qui pratiquent ce métier n’est qu’une navigation en vue. Ceux qui croient détenir du droit de vie ou de mort se trompent car, leur fin est proche. Puisque Dieu n’est pas un homme pour mentir ou un fils de l’homme pour se repentir. Qui tient une épée sera tranchée par celle-ci.
Pour Jacques Patience Ndo, journaliste à 237. Actu, « c’est la peur qu’on installe dans les esprits des journalistes comme pour dire que le danger est dans l’air pour tous les journalistes désormais. La disparition de Martinez nous prouve que nous sommes redevenus des primitifs. Nous ne devons pas succomber à la peur pour être vaincus ». A y regarder de près, il se dégage que cette organisation meurtrière est bien organisée, bien entraînée.
Mais comment faire pour mettre fin à cette cruauté dans un pays où la guerre du pouvoir est ouverte selon Guy Roger Mvondo du quotidien Mutations ? Pour lui, « les gens discutent le pouvoir. Il y’a des camps qui s’affrontent, mais ce sont les moins robustes qui paient les frais. Ainsi, nous interpellons le Chef de l’Etat pour sauver les citoyens inermes ».
A en croire Ambroise Fogue, de Canal 2 international, « Martinez a été ensauvagé. Même le Satan devrait avoir peur devant cet acte de l’époque primitive ».