Les agents de la mairie de la ville de Buea ont posé des scellés sur les portes de certaines agences de Mtn, Orange et Nextell. Il est reproché à ces représentations des opérateurs de téléphonie mobile d’avoir respecté le mot d’ordre de grève lancé par les activistes de la cause anglophone.

Les responsables de ces entreprises se défendent en disant craindre les représailles d’une opposition au mot d’ordre de grève. Sous anonymat, un des employés d’une de ces compagnies explique : «C‘est absurde. Pourquoi le maire veut-il que nous mettions en danger ce bâtiment? Lorsque nous ouvrirons ce bureau et qu’il sera incendié dans la nuit, le maire le paiera-t-il? Je pense que les agents de la mairie doivent mieux se tenir».

La décision de sceller les espaces de commerce qui respectent le mot d’ordre de grève passe mal. Dans les locaux d’Orange Cameroun, les responsables refusent de parler à visage découvert, même si le malaise est présent. Les clients venus ce 13 novembre pour des services ne peuvent être reçus. Le manque à gagner de ces opérateurs de téléphonie mobile se chiffrerait en plusieurs millions de francs CFA selon des indiscrétions.

Ce n’est pas la première fois que le maire de Buea, Patrick Ekema, engage des actions ponctuelles pour stimuler des activités dans sa ville pendant les jours de villes mortes. Il y a quelques mois, celui-ci a acheté plus de 20 taxis de ville pour contrecarrer les chauffeurs qui respectaient les « ghost town ».

Lors des violences du 1er octobre 2017, le domicile de cet élu avait été envahi par des manifestants qui avaient détruit ses biens. Les dégâts avaient été évalués à plusieurs millions de francs. A cette époque, des analystes de la crise anglophone ont estimé que cette attaque visait à réprimer le soutien que Patrick Ekema apporte à l’administration de Yaoundé.

Après cet incident, Patrick Ekema avait reçu une assistance de la Communauté urbaine de Douala. L’institution lui a offert la somme de 13 millions de francs CFA pour réparer les dégâts subis à son domicile.