La tension monte entre l'Honorable Cabral Libii et l'administration territoriale d'Eseka. Dans un courrier dont la teneur traduit une forte détermination, le député camerounais remet vertement en cause l'arrêté municipal qui interdit ses activités publiques, dénonçant ce qu'il considère comme une confusion juridique et administrative manifeste.
Le cœur du litige réside dans la nature même des activités programmées. Cabral Libii affirme avec force qu'il s'agit de déclarations de réunions publiques et non de manifestations publiques, deux régimes juridiques essentiellement différents. Cette distinction n'est pas qu'une subtilité juridique, mais un point crucial qui, selon lui, invalide la décision du Sous-Préfet.
Les documents en question comprennent trois déclarations distinctes. Deux sont signées officiellement par Cabral Libii en sa qualité de Député de la nation et Secrétaire du Bureau de l'Assemblée Nationale, utilisant l'en-tête officielle de cette institution. La troisième émane de lui en tant que Président du PCRN (Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale).
L'argumentaire de Cabral Libii est construit sur plusieurs points stratégiques. Il souligne d'abord que la loi de 1990 régissant les réunions et manifestations publiques n'a jamais prévu l'interdiction des réunions publiques. Il rappelle également que quatre décisions de justice antérieures ont confirmé sa présidence du PCRN.
Le député dénonce avec une ironie mordante ce qu'il présente comme une confusion délibérée des qualités. Sa tournée parlementaire et sa cérémonie de dédicace, argue-t-il, sont des activités relevant de sa fonction constitutionnelle de représentant national, et non d'une initiative partisan.
Dans une formule cinglante qui résume son propos, Cabral Libii assène : « La précipitation est l'art des paresseux. En plus c'est vilain ! » Cette saillie illustre son agacement face à ce qu'il perçoit comme une tentative administrative de entraver ses activités légitimes.
Au-delà du cas particulier, ce conflit soulève des questions importantes sur les libertés publiques, l'interprétation des textes juridiques et les relations entre les élus et l'administration territoriale au Cameroun.
L'intéressé ne semble pas disposé à en rester là, laissant présager de possibles rebondissements juridiques dans cette affaire qui pourrait rapidement prendre une dimension politique plus large.