À quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) se mobilise activement pour soutenir la probable candidature de Paul Biya. Jean Nkuete, secrétaire général du comité central du parti, a annoncé le dévoilement prochain d’un « projet de société » articulé autour de propositions « innovantes et réalistes ». Bien qu’il n’ait pas cité de nom, Nkuete a laissé entendre que ce projet « portera la marque de l’expérience », une allusion transparente à Paul Biya.
Le RDPC, machine politique bien huilée, est en pleine préparation. Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du parti, a confirmé à Jeune Afrique que l’investiture des candidats sera assurée par le bureau politique, comme en 2018. Cette année-là, c’est ce même bureau qui avait désigné Biya comme candidat, contournant ainsi le processus traditionnel du congrès.
Sur le terrain, les cadres du parti multiplient les meetings et les descentes pour galvaniser la base électorale. Jean Nkuete s’est récemment rendu dans le Moungo et la Menoua, où il a appelé les militants à « se tenir prêts » pour le challenge à venir. Parallèlement, des jeunes proches du pouvoir ont promis de payer la caution électorale de Biya, affirmant que « le président est profondément touché par ce soutien massif ».
Cependant, cette mobilisation ne fait pas l’unanimité. Les évêques catholiques, notamment, ont appelé les citoyens à « faire souffler le vent du changement », tandis que l’opposition et la société civile dénoncent un climat politique étouffant. Alors que Yaoundé prend des airs de campagne électorale, la question reste posée : Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, représentera-t-il une nouvelle fois le RDPC, ou le Cameroun assistera-t-il à une véritable alternance ?