C’est une révélation très surprenante. Et dire que le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) Maurice Kamto était jusque-là présenté comme l’opposant historique le plus menaçant pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de Paul Biya. Me Christian Bomo Ntimbane assure que non. Le député à l’Assemblée nationale, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) est très redouté au palais d’Etoudi.
Mise au point politique
Suite au sujet sur l'idée d'un débat politique entre Maurice Kamto et Cabral Libii, de nombreux commentateurs ont cru devoir écrire que Cabral Libii n'avait pas le niveau politique de Maurice Kamto.
A cet effet, je voudrais faire la mise au point suivante parce que j'ai été un acteur de l'ombre de l'élection présidentielle de 2018 et actuellement de la politique camerounaise.
1- L'opposant le plus redouté pour le parti au pouvoir est Cabral Libii et non Maurice Kamto.
Pour preuve, il se fiche d'arrêter et de condamner les militants et responsables du MRC sans aucune retenue.
Quand un opposant est redoutable, on n'arrête pas ses militants, sans qu'il y ait risque de troubles dans le pays.
C'est pourquoi, dans les années 90, jamais les leaders et militants du SDF qui manifestaient, quand ils voulaient sans aucune déclaration en sous-préfecture, n'avaient été arrêtés, encore moins jugés.
2- Ce sont les activistes camerounais de la diaspora autour de la Bas de Calibri Calibro acquise à la cause de Maurice Kamto qui lui ont donné une résonnance, précisément par des manifestations violentes, notamment dans les ambassades du Cameroun à l'étranger et ceux devant les hôtels qui troublaient les séjours présidentiels en Europe. Depuis qu'ils sont divisés, cette menace de la diaspora s'est estompée.
3-Le pouvoir de Yaoundé s'est toujours méfié de la fascination qu’exerce depuis 2018, Cabral Libii sur la jeunesse de toutes les parties et régions du pays, y compris dans les villages.
Il est bien conscient que ce sont les jeunes qui manifestent souvent bruyamment dans les rues.
4- C'est pourquoi, ils ont classé Cabral Libii en troisième position à l'élection présidentielle de 2018, afin de tuer en lui et à ses jeunes militants surexcités, toutes velléités contestataires qui auraient été légitimées par la deuxième place à l'élection présidentielle.
En le classant troisième, ils ont réussi à démoraliser et glacer ses soutiens.
5-La deuxième place de Maurice Kamto à cette élection a servi en réalité, de tampon d'une contestation post-électorale qui aurait dégénéré entre le très populaire Cabral Libii et le RDPC.