Le monde s’écroule autour d’Amiugou Belinga, le sulfureux homme d’affaire camerounais, suspect principal dans l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Après plus de deux semaines de détention au SED, le propriétaire du Groupe d’Anecdote amorce inexorablement sa descente aux enfers. Dans un nouvel article, Jeune Afrique évoque sa décente aux enfers. Pour le Magazine panafricain, cette affaire Zogo va sonner sans doute le début de la chute du miliaire.
« Une ascension éclair et, aujourd’hui, un avenir en pointillé. Lorsque le vendredi 3 février, la rutilante berline de couleur noire de Jean-Pierre Amougou Belinga achève sa course au pied de l’immeuble Ekang, l’homme d’affaires qui s’en extirpe et s’exhibe devant les appareils photo de ses collaborateurs et des curieux est loin d’imaginer qu’il vit ses dernières heures de liberté.
La frénésie inhabituelle qui entoure ce moment tient moins à l’identité du sulfureux patron de presse, barbe blanche naissante, luxueuse paire de lunettes et vêtements d’un blanc éclatant, qu’au nouveau drame politico-judiciaire dans lequel il est empêtré. La veille, il a été brièvement auditionné par les enquêteurs du secrétariat d’État à la Défense (SED) dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement et la mort du journaliste Martinez Zogo, dont le corps a été retrouvé le 22 janvier. Amougou Belinga a été remis en liberté mais, toute la journée, les rumeurs les plus folles ont couru sur son arrestation, avant qu’elles ne soient démenties le lendemain au petit matin. », souligne Jeune Afrique.
« Sur le perron de l’immeuble Ekang qui lui appartient, le patron de Vision 4 affiche une sérénité qui frise l’arrogance. Ses proches sont formels, « il n’a rien à se reprocher ». Mais le répit sera de courte durée : le 6 février, au petit matin, il est interpellé et placé en détention dans les cellules du SED. Et avec lui, c’est tout un clan qui se retrouve dans le collimateur de la justice.Membres de sa famille, proches collaborateurs, amis intimes… Plusieurs jours durant, les enquêteurs s’intéressent à ceux qui composent le système Belinga. Une nébuleuse faite de puissants, dont les tentacules vont de la justice aux milieux économiques, en passant par les médias ou encore la jet set yaoundéenne. Les perquisitions sont spectaculaires, parfois violentes. Comme ce 7 février, où haches et autres outils ont été mis à contribution pour défoncer les portes de l’un de ses domiciles. L’affaire Martinez Zogo marquera-t-elle le « commencement de la fin » du système Belinga ? », rappelle Jeune Afrique.
« De fait, les enquêteurs ont également mis la main sur le colonel à la retraite Raymond Etoundi Nsoe qui, en plus d’être le beau-père d’Amougou Belinga, est aussi le chef de sa sécurité privé. Dans l’affaire Martinez Zogo, cet ancien commandant de la garde présidentielle est soupçonné d’avoir été l’intermédiaire d’une transaction financière chiffrée à 35 millions de francs CFA entre Amougou Belinga et Justin Danwe, lieutenant-colonel de la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE) et cerveau présumé du commando ayant assassiné Zogo. Comme Etoundi Nsoé, le journaliste Bruno Bidjang, présentateur vedette de la chaine de télévision Vision 4, est lui aussi cité dans l’enquête comme intermédiaire de transactions financières, mais cette fois entre Amougou Belinga et d’autres individus, dont des influenceurs censés produire des contenus favorables à son patron. Au cours de ses différentes auditions, celui qui revendiquait avant son arrestation une « loyauté sans faille » à l’égard d’Amougou Belinga a, à plusieurs reprises, nié les allégations portées contre lui.Cela n’a pas empêché les enquêteurs d’interpeller son épouse Ivana Bidjang et de la placer en garde à vue pendant près de trois jours. Ancienne employée de Vision 4, Ivana Bidjang est par ailleurs actuellement jugée pour sa responsabilité présumée dans l’assassinat du jeune jet-setteur Bryan Formbor – une affaire qui a défrayé la chronique et dans laquelle Amougou Belinga avait été entendu par la police judiciaire. Après une série d’auditions dans les locaux du SED, Ivana Bidjang a été remise en liberté le 13 février dernier. ;», précise le Magazine panafricain.