Au cœur d'une période marquée par les spéculations sur son état de santé, le président camerounais Paul Biya aurait exprimé son mécontentement envers certains de ses collaborateurs, selon des sources proches du pouvoir. Le chef de l'État, absent du pays depuis le 2 septembre, serait particulièrement irrité par la communication jugée maladroite autour de sa situation.
D'après des informations rapportées par le journaliste Boris Bertolt, Paul Biya aurait personnellement demandé au Premier ministre Joseph Dion Ngute de rappeler à l'ordre le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Ce dernier avait publié un communiqué controversé interdisant les débats médiatiques sur "l'état du président". Cette initiative, apparemment prise sans l'aval de la présidence, aurait provoqué l'ire du chef de l'État.
La colère présidentielle s'inscrit dans un contexte plus large de désordre communicationnel au sein du gouvernement. Plusieurs ministres et hauts responsables du parti au pouvoir ont pris des initiatives individuelles pour commenter la situation du président, créant une cacophonie médiatique. Cette multiplication des prises de parole non coordonnées a mis en lumière les failles dans la stratégie de communication du pouvoir.
Le magazine Jeune Afrique avait déjà évoqué un "recadrage" opéré par le Premier ministre à l'encontre de certains ministres, dont Paul Atanga Nji et Henri Eyebe Ayissi. Ce dernier avait tenté d'organiser une prière pour le président, finalement annulée.
Ces tensions révèlent les luttes d'influence qui se jouent en coulisses, alors que le retour de Paul Biya au Cameroun est attendu avec impatience. Certains observateurs y voient le signe d'un possible réaménagement au sein de l'équipe dirigeante, visant à resserrer le contrôle sur la communication gouvernementale.
Pour l'heure, le silence du palais présidentiel sur ces dissensions internes ne fait qu'alimenter les rumeurs. La présidence camerounaise devra rapidement clarifier sa stratégie de communication pour mettre fin aux spéculations et rassurer l'opinion publique sur la stabilité du pouvoir.