Les avocats de l’accusé Jean-Pierre Amougou Belinga ont introduit auprès des autorités judiciaires une demande de libération provisoire sous caution. Manifestement, le complice de torture par aide (chef d’accusation retenu contre lui) ne supporte pas l’environnement de la prison. Il aurait dû y penser avant de décider, jusqu’à preuve du contraire, de participer à la tentative réussie d’élimination physique du journaliste radio Arsène Salomon Mbani Zogo dit Martinez.

Jean-Pierre Amougou Belinga n’a pas encore reçu de réponse définitive, lui permettant de savoir si oui ou non il va pouvoir être remis en liberté après que ses avocats auront été autorisés à payer une caution qui serait alors fixée.

En attendant, le président directeur général de Vision et propriétaire des chaînes de télévision Vision 4 et Télésud va continuer son séjour à la prison de Kondengui, non loin de l’autre détenu Léopold Maxime Eko Eko, patron de la DGRE mouillé jusqu’au coup dans l’assassinat de Zogo.

Le journaliste Rémy Ngono ne comprend pas comment une libération provisoire peut être demandée pour une personne dont la culpabilité a été quasi prouvée : « Alerte info Kondengui ! Premier échec. Le zomlo'o des zomlo'o repart immédiatement à la maison...euh en prison plutôt ! L'affaire a été renvoyée pour le mois prochain », a-t-il écrit.

L’homme très concerné par cette affaire depuis qu’elle a commencé, a aussi ajouté : « Rappelons que Jean-Pierre Amougou Belinga a été extrait de la prison principale de Kondengui ce matin pour la Cour d'appel. Alors que l'instruction judiciaire du juge militaire n'a même pas encore commencé, Laurent Esso met la pression et tente le tout pour le tout pour sa libération sous caution ».

Rémy Ngono est furieux, parce que « sachant que la justice civile est sous ses bottes, Laurent Esso veut maintenant extraire Jean-Pierre Amougou Belinga de la justice militaire où Paul Biya a nommé un nouveau juge d'instruction. Laurent Esso, ministre d'État chargé de la Justice, est vraiment très dangereux et démontre qu'il est bien l'un des commanditaires de l'assassinat crapuleux de Martinez Zogo ».

C’est une situation qui n’arrange pas le cas du collaborateur de longue date de Paul Biya. Laurent Esso est déjà cité par plusieurs sources qui ont garanti avoir eu la déposition du lieutenant-colonel Justin Danwe qui jure que c’est le membre du gouvernement qui a donné l’ordre de finir le travail pendant que Martinez Zogo était encore en vie mais en mauvais état après avoir été torturé en présence de Jean-Pierre Amougou Belinga.

Depuis cette déclaration qui choque, Laurent Esso est de plus en plus isolé. Les attaques fusent de tous les côtés pour lui. On se demande même pourquoi avec de telles accusations, il n’est pas encore soumis à un interrogatoire pour savoir où se situe son implication. Mais pour ça, il faut une autorisation de Paul Biya. Et elle tarde à venir.