Actualités of Monday, 26 February 2018

Source: cameroon-info.net

Crise anglophone: Amnesty International accuse l'armée camerounaise

Selon AI plus de 20 manifestants ont été abattus par les forces de sécurité   les 1er et 2 octobre Selon AI plus de 20 manifestants ont été abattus par les forces de sécurité les 1er et 2 octobre

Amnesty International vient de rendre public son rapport sur ma situation des droits de l’homme dans le monde en 2017. Pour ce qui concerne le Cameroun, le bilan n’est pas reluisant. L’organisation de défense des droits humains basée à Londres en Angleterre relève des exactions de l’armée camerounaise dans la région de l’Extrême-Nord et les attentats et attaques meurtrières perpétrées par la secte terroriste Boko Haram. Elle dénonce les entraves à la liberté d’expression, d’association et de réunion, de même que la torture et les procès inéquitables. Au sujet de la crise anglophone, elle fait état de l’interdiction des organisations anglophones et de l’arrestation de certains des leaders de la revendication dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

« Le 17 janvier, à la suite de manifestations dans les régions anglophones du pays, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a interdit les activités du Conseil national du Cameroun méridional (SCNC), un parti politique, et du Consortium de la société civile anglophone du Cameroun (CACSC)2. Le même jour, le président du CACSC, l’avocat Nkongho Felix Agbor-Balla, et son secrétaire général, Fontem Afortekaa Neba, ont été arrêtés après avoir signé une déclaration appelant à des manifestations non violentes. Détenus au secret au Secrétariat d’État à la Défense, ils ont été inculpés, sans aucun fondement, au titre de la loi antiterroriste de 2014. Ils ont ensuite été transférés à la prison principale de Yaoundé, la capitale, puis remis en liberté sur décision du chef de l’État le 30 août, en même temps que 53 autres manifestants anglophones arrêtés entre fin octobre 2016 et février 2017 », lit-on dans le rapport d’Amnesty.

La rupture des services de téléphonie mobile et d’accès à Internet entre janvier et avril, ainsi qu’au début du mois d’octobre sont aussi évoquées dans le rapport. Amnesty International dresse un bilan chiffré des victimes des manifestations des 1er et 2 octobre 2017 en région anglophone. « Plus de 20 manifestants ont été abattus par les forces de sécurité dans les régions anglophones les 1er et 2 octobre, et plus de 500 ont été arrêtés », évalue l’organisation.qui relève que « d’autres encore, blessés au cours de manifestations, ont été obligés de s’enfuir des hôpitaux où ils recevaient des soins vitaux, par crainte d’être arrêtés ».

Amnesty relève aussi les exactions perpétrées contre les forces de défense et de sécurité par les extrémistes anglophones. « Par ailleurs, de nombreux membres des forces de sécurité, parmi lesquels des soldats et des gendarmes, ont été tués lors d’attaques commises au cours de l’année par des insurgés anglophones dans les régions du Sud et du Nord-Ouest ».