La secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland, effectue depuis mardi une visite officielle au Cameroun, où elle a appelé "à l'unité et au dialogue", alors que le pays connait une grave crise socio-politique dans ses régions de l'ouest anglophones, ont rapporté les médias publics.
Mme Scotland a rencontré en audience le jour-même de son arrivée le président Paul Biya. Au cours d'un dîner officiel dans la soirée, elle a exprimé "sa grande tristesse" sur les évènements en cours en zone anglophone, de même qu'elle a "appelé les Camerounais à préserver la paix et l'unité et à privilégier en toute circonstance le dialogue", selon ces médias.
Dans un discours prononcé en l'honneur de son invitée, le président Biya a réaffirmé son engagement en faveur "du bilinguisme et du multiculturalisme, des atouts exceptionnels" pour le Cameroun. Dénonçant une nouvelle fois les attaques "des extrémistes contre des membres des forces de l'ordre isolés, au nom d’une organisation terroriste se réclamant d’objectifs clairement sécessionnistes", il a dit vouloir "persister à la recherche de solutions de nature à conforter l'unité nationale".
Au cours de sa visite de quatre jours, Mme Scotland rencontrera les principaux responsables politiques du pays, de même que des représentants des partis, de la société civile et du monde économique.
La sécurité dans les régions anglophones du Cameroun s'est considérablement dégradée en quelques semaines. Quatre gendarmes ont été tués dans une nouvelle attaque en début de semaine, portant à quinze le nombre de membres des forces de sécurité camerounaises qui y ont été tués en moins de deux mois.
Frontalier du Nigeria, l'ouest anglophone du Cameroun est depuis fin 2016 le théâtre d'une grave crise socio-économique aux accents séparatistes depuis un an, alors que la minorité anglophone du pays - environ 20% des 23 millions d'habitants - proteste contre sa marginalisation.
A mesure que les autorités camerounaises ont accru la pression sécuritaire et la répression des manifestations séparatistes, les rangs des sécessionnistes se sont étoffés ces derniers mois, en même temps que se sont multipliés les incidents violents, faisant craindre, selon observateurs et analystes, l'émergence d'une "insurrection armée" dans la région.