Actualités of Tuesday, 6 September 2022

Source: Le Jour N°3746 du 06-09-22

Crise anglophone : Les écoles toujours sous la menace

Ce 5 septembre 2022 était jour du début de l’année scolaire 2022/2023 au Cameroun Ce 5 septembre 2022 était jour du début de l’année scolaire 2022/2023 au Cameroun

Les organisations de défense des droits de l’homme souhaitent voir les autorités gouvernementales renforcer les mesures pour sécuriser les établissements scolaires.

Ce 5 septembre 2022 était jour du début de l’année scolaire 2022/2023 au Cameroun. Si la plupart des établissements ont ouvert leurs portes aux élèves, l’on continue d’observer que dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, plusieurs établissements scolaires restent fermés à cause de la crise sécuritaire qui règne depuis six ans.

Selon un rapport publié par le Centre pour les droits de l’homme et de la démocratie en Afrique (Chrda), le 22 août 2022, le campus de PSS Mankon dans le département de Mezam a été envahi et incendié par des hommes armés inconnus, tandis que le 29 août 2022, le Préfet de Boyo, Tegha Fidele, a signé un décret d’ordre préfectoral, interdisant l’existence de 27 écoles communautaires et clandestines, dont certains sont des écoles missionnaires appartenant à l’église et d’autres ont été créées et gérées par des groupes armées séparatistes.

Le Centre pour les droits de l’homme et de la démocratie en Afrique (Chrda), relève qu’au cours des six dernières années, les établissements d’enseignement sont restées fermées dans des régions anglophones puisque les groupes séparatistes armées non-étatiques ont imposé une interdiction au fonctionnement des écoles et dans les secteurs ou les écoles ont réussi à fonctionner, l’insécurité règne en raison des escarmouches meurtrières menées sur ces écoles et ceci a continué d’effrayer la plupart des parents d’envoyer leur enfants à l’école.

Au cours de l’année académique 2021/2022, Fonyuy Dora, une écolière de l’école primaire St. Thérèse, a perdu sa vie dans une attaque entre des combattants armés séparatistes et les forces gouvernementales dans son établissement à Kumbo, département de Bui, Région du Nord-Ouest, le 24 Mai 2022. Le meurtre de Fonyuy Dora a été précédé d’une série d’autres attaques perpétrées contre des écoliers et des lieux d’apprentissage, y compris l’attaque EEI à l’Amphithéâtre 600 de l’université de Buea par l’un des groupes armées séparatistes, le meurtre de Carolaise Enondiale à Buea et le Meurtre de Tataw Brandy à Bamenda par un gendarme et un policier respectivement, l’attaque du lycee d’Ekondo Titi, menant à la mort d’une enseignante et de trois étudiants, et l’incendie criminel du « Queen of the Rosary College Okoyong » à Mamfe le 11 février 2022 par des groupes armés séparatistes.

Ces attaques sur les écoles soulignent le fait que les établissements d’enseignement sont restés une cible dans la crise anglophone, car elle a débuté en 2016. Au fur et à mesure que la crise s’est approfondie, certains groupes de combattants armés séparatistes ont imposé une forme d’interdiction scolaires dans les zones où la situation de sécurité leur permet, tandis que d’autres ont insisté sur la création des « écoles communautaires » gérées par des groupes armés séparatistes ou une fermeture complète de toutes les écoles.

Dans le souci de garantir l’éducation qui reste un droit fondamental pour les enfants vivant dans les régions en crise, le Chrda demande aux groupes armés de cesser les attaques dans les établissements scolaires. Cette Ong dirigée par Me Agbor Balla, souhaite voir les autorités gouvernementales prendre les mesures pour renforcer la sécurité dans les établissements scolaires dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Depuis le déclenchement de la crise anglophone en 2016, plusieurs autres organisations onusiennes à l’instar de l’Unicef ne cessent de dénoncer les attaques des groupes armés dans les établissements scolaires.