Le pouvoir de Yaoundé ambitionnerait de lancer un programme de surveillance électronique de masse visant les Camerounais de la région anglophone du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Un programme dont la mise en place serait une grave violation et atteinte à la vie privée et à la liberté individuelle de la minorité anglophone qui représente environ 20% des 22,5 millions des Camerounais.
Avec le retour de l’Internet, la crise anglophone n’est pas finie. Les sécessionnistes qui remettent en cause la forme constitutionnelle de l’État camerounais et revendiquent la séparation du pays n’ont pas baissé les bras ni abandonné leur promesse : celle de ne rien relâcher et aller au bout de leurs revendications «jusqu’à la victoire ».
Les leaders anglophones, eux, sont toujours détenus en prison. Le magistrat Ayah Ayah Paul vient d’y passer ses 100 jours. Il informe que « contrairement à la loi, ses avocats sont empêchés de le rencontrer et que le ministère de la Justice continue de bloquer, depuis 17 mois, ses salaires ».
Une preuve que le torchon brûle toujours entre le gouvernement et les anglophones. Et que, de nouveau, tout peut basculer à tout moment. Le gouvernement craindrait une éventuelle manifestation et veut prendre des mesures.
D’après l’américain Brett Carter, professeur assistant à l’École de Relations Internationales à l'Université de la Californie du Sud, le pouvoir de Yaoundé serait sur le point de mettre en place un programme de surveillance électronique de masse.
Et à cet effet, Paul Biya a été approché par douze entreprises ‘espionnes’ américaines qui opèrent déjà sur le sol camerounais pour lui proposer des services allant dans ce sens.
Ces entreprises sont spécialisées dans l’installation de systèmes de vidéosurveillance, l’installation des logiciels, la biométrie, la sécurité intégrée et physique, la surveillance d’article électronique, les opérations de manutention des bombes, les services de conseils et la fourniture des véhicules blindés.
Elles auront pour mission, selon le professeur, d’intercepter et collecter des renseignements dans la région anglophone à partir des caméras cachées, vidéo de surveillance et autres moyens jugés illégaux.
On se souvient qu’aux États-Unis, ce sont les dénonciations de ces programmes de surveillance de masse qui ont valu à Edward Snowden de connaître l’exil.
Voici ci-dessous le nom de ces entreprises américaines :
1- Advanosys Security and Automation Technologies
2- Allied Market Research
3- ALNPK Consulting
4- Cyberview Technology
5- Diebold Incorporated
6- eSentia Systems Inc
7- Fieldcraft Consulting
8- Ntrepid Corporation
9- Ocean Presence Technologies
10- Protection Development International Corporation
11- SenTech EAS Corporation
12- Visual Defence Inc.