Dans une correspondance adressée à Paul Biya, la Dynamique mondiale des jeunes jette les bases d’un dialogue structuré au Cameroun qui viendra apaiser toutes les tensions qui tentent de compromettre la paix et la stabilité si chèrement entretenues dans notre pays. Aussi propose-t-elle les acteurs à y impliquer.
La situation actuelle du Cameroun émaillée par la crise anglophone et ses corollaires de meurtres des forces de l’ordre, devient de plus en plus préoccupante et interpelle tous les Camerounais sans exclusive.
C’est dans cet esprit que s’inscrit l’appel de la Dynamique mondiale des jeunes dont le crédo est la mobilisation des jeunes pour la pleine réalisation de leur potentiel pour faire du jeune un acteur de changement. Cet appel à un dialogue structuré au Cameroun entre le peuple et ses dirigeants constitue, selon Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ), une réédition de sa proposition formulée en 2008 au lendemain des émeutes de la faim, lorsque ladite organisation recommandait la réduction substantielle et au strict minimum du nombre d’intermédiaires entre Paul Biya et le peuple.
Toute analyse faite, l’organisation en vient à la conclusion selon laquelle, « le vent de psychose qui a gagné le Cameroun de l’Est à l’Extrême Nord en passant par le Sud-Ouest et le Nord-Ouest est un signe à décrypter avec humilité et courage si l’on veut préserver le pays de l’escalade de violences sédimentée par des mouvements de protestation socio-politique devenus chroniques et violents voire visiblement motivés par un large sentiment de gouvernance ‘‘exclusionnaire’’. Ce qu’il est convenu d’appeler la crise anglophone dont les métastases ont longtemps gangréné la société camerounaise a exposé au monde entier le mécontentement d’un peuple peu écouté par la classe gouvernante, mais qui est appelé depuis des décennies que cela dure, à consentir sans fin et sans réelles contreparties des sacrifices sur les
plans humains, économiques et sociaux ».
Dynamique mondiale des jeunes qui est une organisation de droit camerounais qui prépare les jeunes à la compréhension et à porter des responsabilités publiques dans une optique de bonne gouvernance, de démocratisation et de décentralisation de la société pense que « le diagnostic du malaise socio politico économique du Cameroun étant longtemps connu, il y a lieu de passer à la thérapie. La demande d’un dialogue inclusif est présentée comme la voie idoine, sorte de sociothérapie qui peut sortir le Cameroun de l’imbroglio.
Seulement, il va se poser une double problématique se rapportant à l’issue et au succès de ce dialogue… » En effet, avance-t-elle, la crise de confiance qui perdure entre le peuple et les intermédiaires par lesquels l’on devrait logiquement passer pour atteindre le sommet de l’Etat est telle que le dialogue inclusif, s’il n’est pas direct, n’accouchera rien d’autre qu’un renforcement et un durcissement à terme de la colère du peuple.
En convoquant « des mois à l’écoute directe du peuple camerounais : l’immersion dans le peuple profond », la proposition de DMJ, nous dit-on, repose sur la ferme conviction que le peuple camerounais en général et la jeunesse en particulier a besoin d’un dialogue direct avec son chef. Cette manifestation du rapprochement direct est un motif d’espérance voire d’assurance que Paul Biya est bel et bien le président de tous et qu’il est ouvert à tous. Considérant tous les soupçons à l’égard des intermédiaires qui constituent la ligne hiérarchique entre le chef de l’Etat et le peuple, agissant comme interlocuteurs privilégiés, DMJ est convaincue que cette approche d’interaction entre le président et son peuple pourra induire de petits changements dans les rapports sociaux et dans la manière de travailler et d’agir de ses collaborateurs, désormais avertis de ce que le chef est accessible et peut accéder à tous et à tout moment.