Dans un communiqué de presse publié le 08 mars dernier sur la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, cet organisme affirme (non sans le déplorer) qu’en dépit des efforts entrepris, il n’a pas pu avoir accès aux lieux de détention de Sisiku Ayuk Tabe, le président de l’Ambazonie, et 46 membres de son gouvernement. Extradé au Cameroun fin janvier dernier par les autorités nigérianes, ils sont depuis détenus dans un lieu gardé secret à Yaoundé et « par conséquent, inaccessible pour ses proches, ses avocats et la CNDHL ».
« Le refus de collaboration des autorités devient récurrent, si l’on se réfère à la réponse négative déjà opposée par le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, à l’invitation à lui adressée par la CNDHL, de l’accompagner lors des visites des cellules du secrétariat d’Etat à la défense, dans le cadre des investigations entreprises sur les allégations de détention abusive de 12 personnes qui auraient passé plus de six mois dans les cellules du Sed », dénonce la note signée du président de la CNDHL, Chemuta Divine Banda.
La structure dénonce également les « cas d’arrestations et de détentions illégales [qui] se poursuivent, ainsi que le pillage et la destruction des biens dans certains villages (Kwa Kwa, Eyumodjock, Ekok, Akwaya, etc., dans la région du Sud-Ouest et Tadu, Kumbo, Mbengwi, etc., dans la région du Nord-Ouest), entraînant des déplacements massifs des populations vers d’autres régions et hors du pays ».
Se référant aux engagements internationaux pris par l’Etat du Cameroun « lors des ratifications des instruments juridiques pertinents qui condamnent les arrestations arbitraires et les détentions illégales, le recours aux actes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », la CNDHL recommande, entre autres, au gouvernement de veiller au respect du droit à un procès équitable de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone.