Plus de six mois déjà que Fontem Neba, enseignant de sciences à l’Université de Buéa, et l’avocat Nkongho Agbor Bala sont détenus à la Prison centrale de Yaoundé. Ils avaient été arrêtés le 18 janvier en tant que leader des contestations anglophones qui avaient abouti à des violences à Bamenda le 08 décembre 2016. C’est qu’agissant par le canal du Consortium – une organisation critiquée par le gouvernement pour s’être livrée à la «surenchère» dans les négociations et interdite d’activités le 18 janvier dernier – ces deux leaders de la contestation anglophone avaient lancé des avis à ville morte qui ont été observés les 09, 16 et 17 janvier.
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Fontem Neba et Nkongho Agbor Bala sont actuellement jugés pour hostilité contre la patrie, outrage aux corps constitués et aux fonctionnaires, rébellion, dégradation des biens publics, pillage en bande, coaction des actes de terrorisme, sécession, révolution, insurrection, excitation à la guerre civile, et propagation de fausses nouvelles.
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«Nous estimons que leur détention est illégale», martèle Me Emmanuel Sihm, avocat engagé dans la défense des deux leaders et de 25 manifestants jugés pour des actes de terrorisme. Il explique que les concernés avaient été notifiés de ce que leur détention provisoire devait durer six mois. «Passé ce délai, nos clients auraient dû être notifiés du prorogement de leur inculpation, ce qui n’ a pas été fait».
Le conseil de la défense a déposé une requête auprès de la Délégation générale de la Sureté nationale en vue de la libération de Fontem Neba et Nkongho Agbor Bala. Le procès y relatif devrait s’ouvrir dans les prochains jours, au Tribunal de grande instance de Yaoundé.
Au Tribunal militaire de Yaoundé où Fontem Neba et Nkongho Agbor Bala sont actuellement jugés, la question de leur remise en liberté avait été débattue le 28 avril dernier. La défense s’était appuyée sur leurs activités professionnelles respectives pour étayer le fait que ces derniers ne pouvaient s’enfuir. Le ministère public pour sa part, s’était opposé à cette demande en soulignant le fait que les prévenus étant poursuivis pour des faits passibles de la peine de mort, ceux-ci ne pouvaient être remis en liberté. Le commissaire du gouvernement avait requis la surveillance judiciaire pour Fontem Neba et Nkongho Agbor Bala, la Cour a tranché négativement à cette demande.
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