Un calme précaire règne dans la ville. Les points à forte concentration humaine accueillent les personnes de tout âge. Au marché de Bamenda Nkwen, les détenteurs des points de commerces ferment leurs boutiques au fur et à mesure que la nuit tombe. Les stations d’essence situées au même lieu accueillent des clients de toute nature. Les véhicules des transporteurs urbains et interurbains à Up Station chargent et déchargent les passagers en partance de Bamenda et en provenance des autres villes du pays.
A Bamenda, ce mardi 24 octobre 2017, autour de 18h36, à l’observation, tout semble aller normalement. Mais il faut échanger avec les populations pour se rendre compte que la réalité est tout autre. « Depuis l’explosion de la semaine passée, je suis particulièrement sans espoir par rapport à la fin de la crise. Je ne sais pas si cette situation pourra un jour finir. Les gens s’attaquent à nos enfants. Ces jeunes veulent aller à l’école. Je crains que cette situation devienne semblable à celle de l’Extrême-Nord. Il est difficile pour moi de me rapprocher d’un véhicule stationné devant mon comptoir », regrette Solange, vendeuse de fruits à Bamenda Nkwen.
Au rond-point Bambui Town, les populations vaquent à leurs occupations dans un climat plus ou moins confiant. Les jeunes regroupés en petits nombres discutent. Les bars et les petits restaurants reçoivent leurs clients. Au poste de gendarmerie de Bamenda Nkwen Mille 2, le nombre d’hommes présents témoigne à suffisance que la ville est sous vigilance policière. Les forces de maintien de l’ordre équipées sont en activité. En grand nombre, ils sont dans tous les points de la ville. Un habitant de la ville se félicite du travail des forces de maintien de l’ordre.
« La police fait son travail comme il le faut. Si elle n’était pas présente à l’entrée de l’école de la Presbyterian Church of Cameroon, le pire serait déjà arrivé. Heureusement, pas de mort. La sécurité de nos enfants est indispensable. Les forces de maintien de l’ordre sillonnent la ville, plus en civil et dans des véhicules privés», reconnait notre source.
De sources policières, après l’explosion de la bombe, « l’équipe a été immédiatement renforcée en nombre pour sécuriser les personnes et les biens. Les hommes en tenue en mission commandée dans le Nord-Ouest sont déployés sur toute la région de jour comme de nuit ».
Les coûts de transport sont redevenus normaux. Désormais, de lundi à mercredi, jours de « ville morte », les voyageurs pour la Mbingo Baptist Hospital peuvent payer 1000F pour retrouver ce centre hospitalier réputé du pays contre 1500F, il y a quelque temps. Cependant, les activités économiques restent en berne. Il faudra encore attendre pour atteindre le top niveau des réalisations économiques d’antan à Bamenda, selon les dires d’un opérateur économique installé au marché de Bamenda Nkwen.