Au premier jour de la session parlementaire de mars, la question de la crise anglophone était déjà au centre des débats. On se rappelle que le 13 mars 2017 jour d’ouverture de la session, Enow Tandjong le doyen d’âge de l’Assemblée nationale a déclaré «mon souhait le plus profond est de voir la situation se normaliser. Et nous sommes capables d’y parvenir pour peu que nous le voulions. Je recommande à cet effet que toutes les voies soient explorées notamment celles visant une accélération du processus de la décentralisation». En réponse à son discours l’Honorable Martin Oyono avait déclaré «ceux qui réclament le fédéralisme c’est parce qu’on n’a pas éprouvé la décentralisation. C’est depuis 1996 qu’on a voté cette loi. Mais aucune évolution sur le terrain». Le Quotidien Emergence qui rapporte dans son édition du 17 mars 2017, l’analyse des experts sur ce que peuvent concrètement faire ces parlementaires dans la résolution du problème anglophone, précise que le Cameroun est à un moment de son histoire où chacun doit jouer sa partition.
Selon Me Léonard Ndem avocat au barreau du Cameroun, le parlement ne peut rien apporter de nouveau. «Sur cette crise je tiens à rappeler que nous avons appris à l’époque que les parlements en Afrique donc du Cameroun sont des chambres d’enregistrement. Et nous avons pu constater avec l’évolution du temps qu’avec l’ouverture démocratique, on s’est retrouvé avec des parlements qui n’étaient plus monocolores. Ce qui a failli coûter le pouvoir à quelqu’un du fait qu’après les législatives de 1992, finalement on s’est retrouvé dans l’ancien système. Pour dire que le Parlement camerounais dont la majorité obèse est connue de tous, ne peut rien apporter de nouveau sous le ciel», dit-il.
Selema Alain Nicaise grand conseiller à la communauté urbaine de Yaoundé pense que des solutions seront trouvées. «Je souligne d’emblée que c’est une session normale, où bien évidemment les élus du peuple posent des questions au Gouvernement sur la marche de la nation. Il est donc logique de croire que «un parlementaire quelle que soit son obédience politique» pose des questions sur la crise anglophone au vu de l’ampleur des tensions qui prévalent dans les deux Régions dites anglophones au Cameroun. Il est bon de savoir que lorsqu’un parlement est majoritairement occupé par une chapelle politique, on a toujours tendance à croire que c’est une caisse de résonance, parce que bien évidemment tous les projets de loi déposés par le Gouvernement seront votés comme une lettre à la poste. Ce qui n’interdit pas à un groupe parlementaire de déposer un projet de loi», déclare-t-il.