Les responsables des églises présentes au Cameroun partagent la même position pour ce qui est de la résolution de la crise anglophone, qui paralyse les Régions anglophones depuis novembre 2016. Dans les colonnes du 29 septembre 2017 de notre confrère Le Jour, la plupart des responsables invitent les différentes parties impliquées dans la dite crise à opter pour le dialogue et maintenir l’unité de la Nation.
Mgr Samuel Kleda Archevêque métropolitain de Douala qui parle au nom de l’église catholique indique que depuis le début de cette crise, son obédience religieuse a recommandé le dialogue. Et cette recommandation n’a toujours pas changé. «Que les parties s’asseyent à la même table, posent clairement tous les problèmes et cherchent maintenant à résoudre ces problèmes-là, parce que tout problème doit se résoudre par le dialogue. Et quand ont dit dialogue, on doit écouter chacun et, au terme de ce débat, on arrive à des conclusions. L’autre chose en tant qu’église catholique, nous sommes pour la paix, nous prions pour la paix et nous avons plusieurs fois invité les camerounais à prier pour que la paix revienne dans notre pays. C’est important à l’heure où nous sommes. La violence en fait, n’engendre que la violence», déclare-t-il.
Le Révérend Dr Jean Libom Li Likeng Pasteur de l’Eglise presbytérienne du Cameroun (EPC) propose que les problèmes soient regardés sans hypocrisie. «J’ai un regard plein de tristesse de ce qui arrive à ce pays que nous considérons comme un havre de paix. Nous croyons encore à cette paix parce que nous prions. Nous étions au palais des Congrès pendant quatre jours pour essayer de coller la vie des agissements de chacun de nous, parce que quelqu’un est leader quelque part grâce aux valeurs bibliques qui sont fondées sur l’amour et sur le partage. Je crois aussi que si tous les camerounais revenaient à des telles situations, je crois que le vivre ensemble aurait moins de complications. Comme solution pour sortir de cette crise, je propose que les hommes se rapprochent plus du Christ. Tous les citoyens de ce pays doivent regarder à l’intérieur d’eux-mêmes pour pouvoir réinventer un Cameroun de vie et d’amour», dit-il.
Le Pasteur Franklin Yebga des Missions des saintetés africaines propose la soumission aux autorités. «La bible n’encourage pas la guerre, la haine, encore moins les divisions. Il n’y a pas de raison de se livrer dans ce genre d’histoire pour chrétiens. Ceux qui empêchent aux enfants d’aller à l’école ne connaissent pas Dieu. Avec la radicalisation qu’on observe, on peut se demander quoi faire. La souveraineté de l’Etat n’est pas négociable. Et s’il fallait le faire, quel est l’interlocuteur, nous restons dans la prière», pense-t-il. Adamou Mana l’Imam de la mosquée du centre à Soa est pour la préservation de l’unité et le respect des autorités. «Quelles soient les causes, même si nous ne les connaissons pas véritablement, rien ne justifie la violence, la division. L’union fait la force. Donc si nous sommes ensemble nous sommes plus forts. D’après les principes de l’islam, il n’est pas permis à un croyant de s’insurger contre son Gouvernement ou contre l’autorité que Dieu a établie. L’autorité établie émane de la volonté de Dieu», déclare-t-il.