Les évêques du Cameroun condamnent les violences et appellent à la reprise des cours. La Conférence épiscopale nationale du Cameroun réunie à Yaoundé du 23 au 29 avril a également jugé inopportune l’assignation en Justice de quelques évêques à Bamenda. Un « message » de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun(Cenc) sans ambiguïté.
Le fait est rare pour qu’il ne soit pas souligné. Car, depuis le début de la crise dite « anglophone » en octobre 2016, le Cenc n’a pas particulièrement pris position. Ce qui est le cas lors de ses assises à Yaoundé les 23 et 29 avril 2017. En ce qui concerne les problèmes relatifs à la situation actuelle des régions du Sud-ouest et du Nord-Ouest, compte tenu de l’évolution de la nature des problèmes, au début de type syndical, et maintenant plus politique, administratif et constitutionnel, Le Cenc recommande de rechercher l’intérêt supérieur de la nation. Parce qu’il importe, pour le bien et la stabilité du Cameroun, que soient respectées la subsidiarité et la solidarité institutionnelles qui affectent chaque problème posé à son organisme compétent, tout en prenant en compte les avis pertinents, formellement émis par les personnes privées et orales. Les évêques pensent que chaque organisme d’Etat, les corps intermédiaires et la société civile doivent prendre leurs responsabilités et qu’ils agissent chacun selon sa compétence légale. Qu’un traitement institutionnel soit donné à ces problèmes qui, en réalité, affectent la nation toute entière. « Nous recommandons que les méfiances et les soupçons, la désobéissance civile, les arrestations arbitraires, les intimidations de toutes sortes, les pressions pour conquérir tel ou tel droit, les blocages et les menaces d’activités cessent », lit-on dans le message signé de Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala et président de la Cenc. Dans le même message, les évêques confirment le droit inaliénable à l’éducation reconnu à toute personne humaine. A cet, ils invitent, par conséquent, « les parents à prendre leur responsabilité à envoyer les enfants à l’école pour leur donner la chance de réaliser leur projet de vie ». Et d’ajouter : « Nous appelons l’Etat à garantir les conditions de sécurité nécessaires à l’activité scolaire, à prendre des mesures spéciales pour des subventions spéciales et pour alléger les charges fiscales et taxes qui pèsent sur les écoles depuis le déclenchement de la crise ».
Néanmoins, notent les prélats, « l’assignation des évêques de la province ecclésiastique de Bamenda en justice est inopportune et contre-productive, surtout en ce moment grave où tout le Cameroun est mobilisé pour une solution rapide et pacifique de la crise ». Les évêques reconnaissent que l’Etat a toujours favorisé l’expression de la foi des croyants et leur contribution à l’édification de la nation. C’est pourquoi ils s’engagent avec zèle depuis les évènements qui affligent les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à promouvoir une recherche des solutions aux questions posées et au retour à un mieux vivre-ensemble. Samuel Kleda et ses pairs exhortent les parties concernées à continuer le dialogue et à privilégier la recherche des solutions institutionnelles et humaines. Enfin, le Cenc pense qu’il convient de poursuivre la voie de la décentralisation totale des institutions. Une décentralisation « qui vise la promotion du développement, de la démocratie et de la bonne gouvernance au niveau local » et partant consolidé l’unité dans la diversité, le vivre-ensemble avec les héritages reçus, le dialogue pour l’intérêt commun et la démocratie.