Ca sent la fin pour Ferdinand Ngoh Ngoh à Etoudi. Cette fin ne signifie peut-être pas l'éviction du gouvernement mais une fin au règne du tout puissant Secrétaire général de la Présidence de la République.
L'imminent départ de Ferdinand Ngoh Ngoh, que certains journaux et politiques annoncent depuis un moment mettrait fin aux "très hautes instructions du chef de l'Etat", une délégation de signature qui a conféré à ce dernier les pleins pouvoirs de l'exécutif au point de se voir être surnommé 'le vice-dieu'.
Pour couronner le tout, Yves Junior pense que ce "week-end" serait très décisif pour les ministres de Paul Biya. Mais plus encore ce dernier semble avoir certaines informations clés concernant le fameux remaniement. Entre autres informations, l'identité du probable remplaçant de Ferdinand Ngoh Ngoh a aussi été révélée par Yves Junior.
« Avec le départ plus que probable de Ferdinand Ngoh Ngoh au secrétariat général de la Présidence de la République ; on devrait assister à un séisme de faible amplitude. Pour succéder au titulaire du fauteuil, le plus convoité du pays, le nom de Pierre Sombou Angoula, actuel Directeur de l'ENAM et ex contractuel de la présidence de la république, circule dans certains salons huppés de la capitale depuis quelques heures » indique ce dernier.
Cerise sur le gâteau, le journal français RFI joue les trouble-fêtes dans les mésaventures du 'vice-dieu'. Dans un article publié il y a quelques jours, RFI met la lumière sur la délégation de signature au Cameroun, en d'autres termes, les "très hautes instructions du Chef de l'Etat".
« La technique de gestion des affaires de l’État, dite des « très hautes instructions du président de la République » dont use Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun, est venue raviver la polémique sur la place et le rôle du Premier ministre, Joseph Dion Ngute. Et cela, alors même que le débat sur la succession de Paul Biya n’est plus un tabou politique au sein d’un régime qui consacre le président de la République comme « chef de l’institution qui englobe et surplombe toutes les institutions sociales, chef de tous les chefs au sein de l’État » lit-on dans l'article.
« Les « très hautes instructions du président de la République » ? La formule est désormais connue de tous les Camerounais et fait partie du vocabulaire populaire. C’est que, l’expression est contenue dans les correspondances officielles par lesquelles le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, transmet directement aux ministres, les directives attribuées à Paul Biya, pour le traitement de certains dossiers de la République. Ces documents, souvent réputés confidentiels, sont autant l’objet de fuites sur les réseaux sociaux que d’analyses des conflits politiques au sein du système » poursuit l'article.
« À la faveur de ce qui est considéré, voire vécu comme une fin de règne, dans un État à la tête duquel se trouve Paul Biya depuis quarante ans, chaque protagoniste – putatif ou réel – y va de sa stratégie. Notoirement soutenu par une partie de la presse privée qui le présente comme un « serviteur de l’État », dont la « loyauté au président de la République » ne souffre aucun doute. Ferdinand Ngoh Ngoh, qui totalise onze ans au poste de secrétaire général de présidence – un record –, laisse dire.
Quant au très discret Premier ministre Joseph Dion Ngute, en fonction depuis janvier 2019 à la suite d’autres figures anglophones à partir de 1992, il est présenté comme un homme de devoir, peu porté à se plaindre publiquement de son inconfort que l’on dit confessé en privé. Le silence est, sous Paul Biya, un atout autant qu’une ressource politique. » conclut l'article.