Actualités of Wednesday, 6 June 2018

Source: camer.be

Des anglophones exigent le retour de la dépouille d’Ahidjo

L’information est contenue dans un communiqué rendu public par la Commission Musonge L’information est contenue dans un communiqué rendu public par la Commission Musonge

Le communiqué final qui sanctionne la «mission d’écoute des populations», conduite à Bamenda par la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (Cnpbm) est riche en propositions formulées à l’endroit du gouvernement. L’une de celles-ci concerne le prédécesseur du chef de l’Etat, Paul Biya. Le document indique de fait, que les participants demandent au régime de Yaoundé «de ramener la dépouille de l’ancien président Ahmadou Ahidjo dans le pays».

Une surprise a priori, si l’on analyse cette proposition relativement à sa pertinence dans l’optique de solutionner la crise anglophone. D’autant que toutes les autres propositions ont de toute évidence un lien direct avec la recherche des pistes de sortie de cette crise. C’est le cas entre autres de la demande relative à la création «des conditions favorables au retour des personnes déplacées à l’intérieur du pays dans leurs maisons», de celle qui invite à «trouver d’urgence des solutions aux problèmes de fond posés, en vue d’un retour à la paix», ou à «initier un dialogue franc, sincère et inclusif entre le gouvernement et les anglophones, y compris ceux de la diaspora pour trouver des solutions durables à la crise actuelle».

Dans le même sens, d’autres propositions formulées à l’endroit du gouvernement suggèrent de «débattre des problèmes relatifs à l’institution du fédéralisme dans notre pays», «de faire en sorte que l’unité du pays repose sur l’équité et l’impartialité », «de veiller à ce que le patriotisme soit le mot d’ordre de tous les fonctionnaires», «d’insuffler un changement de comportement dans la gestion des affaires publiques», et «d’abroger la loi sur le terrorisme ».

En proposant donc dans ce contexte, au gouvernement d’oeuvrer au retour de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo, certes patrimoine de tous les Camerounais, l’on peut s’interroger sur les objectifs de cette demande. En effet, certains y compris dans le sérail, y voient «un calcul politique visant à attirer la sympathie des peuples du Septentrion réputés très attachés à la question du rapatriement des restes du premier président du Cameroun» toujours enfouis au cimetière Bakhiya de Yoff à Dakar depuis sa mort le 30 novembre 1989. Quoiqu’il en soit, cette proposition relayée par la Cnpbm va relancer le débat sur cette question en cette veille de période électorale cruciale dont la présidentielle prochaine.

Le communiqué de la Commission Musonge s’achève sur un «vibrant appel lancé au président de la République pour qu’il effectue une visite dans la région pour s’adresser à ses enfants». En attendant la réaction du chef de l’Etat à cet appel, le document rendu public par Peter Mafany Musonge précise que cette «mission d’écoute des populations» qui a travaillé à Bamenda du 30 mai au 1er juin 2018, a été suivie par plus de 800 personnes, dont 35 participants au rang desquels le leader national du Social Democratic Front (SDF), Ni John Fru Ndi, des parlementaires, des universitaires, des chefs traditionnels et des autorités religieuses.