Actualités of Friday, 28 October 2016

Source: cameroon-info.net

Drame d'Eseka: cet accident est dû à une mauvaise gouvernance - Joshua Osih

Joshua Osih est outré avec l’accident ferroviaire d’Eséka qui est enlevé la vie à 79 personnes et fait près de 600 blessés le vendredi 21 octobre 2016. D’ailleurs, il craint que la commission d’enquête mise sur pied par le Président de la République, Paul Biya, accouche d’une souris.

«D’autant que nous attendons toujours les résultats d’autres enquêtes, lancées de la même façon, au sujet des valises disparues lors du mondial de football 1994 aux États-Unis et de la coupe du monde 2014 au Brésil, de l’affaire Vanessa Tchatchou, ou encore du drame qui a abouti à la mort de Monique Koumateke, à l’hôpital Laquintinie…», a-t-il confié vendredi 28 octobre 2016 à Jeune Afrique.

Pour le Député du Social Democratic Front (SDF) et vice-président de cette même formation politique, la commission ayant à sa tête le Premier Ministre Philémon Yang est «disqualifiée pour conduire les investigations», car, «l’exécutif est fortement impliqué dans cette catastrophe».

Pour Joshua Osih, il faut que le Gouvernement rende public le cahier des charges qui a été assigné à l’entreprise Camrail et, au-delà, qu’il revisite en profondeur les clauses des privatisations des entreprises qui faisaient jadis la fierté nationale.

«Le peuple a le droit de connaître le montant de la cession des parts de l’État et l’identité des acquéreurs. Il a le droit de savoir s’il y a eu «privatisation-braderie» ou pas. La transparence dans la gouvernance publique doit être de mise, malgré les multiples résistances au sommet de l’État», dit-il.

L’interview accordée au magazine panafricain Jeune Afrique a permis à cet opposant de tirer à boulets rouges sur le régime de Yaoundé: «Nous avons subi 33 années d’improvisation tous azimuts où tout se résumait uniquement à maintenir le prince au pouvoir. Rien n’a été fait pour le peuple ou le bien-être des populations. Ce qui se passe est également le résultat de l’absence de leadership au sommet de l’État. Il faut un leadership légitime qui passe par des élections libres, crédibles et transparentes. Nous n’avons plus besoin d’un Président illégitime qui gouverne par procuration, au point d’être incapable de tenir régulièrement le conseil des ministres. Le dernier s’est tenu il y a deux ans !».

Pour le Député SDF, cette catastrophe est globalement le résultat de la mal-gouvernance, sur fond de corruption et de détournements de deniers publics. «Le Cameroun a donc avant tout besoin d’une véritable loi qui réprime l’enrichissement illicite. L’article 66 de la Constitution, qui date d’il y a plus de vingt ans, dispose que tout détenteur d’un mandat électif doit faire une déclaration de biens au début et à la fin de son mandat. Mais le président Biya doit encore signer son décret d’application», conclut-il.