Actualités of Thursday, 25 November 2021

Source: Le Jour

Ekondo Titi : comment trois élèves et un enseignant ont été tués

L’attaque n’a pas été revendiquée et le gouvernement n’a pas encore fait de déclarations L’attaque n’a pas été revendiquée et le gouvernement n’a pas encore fait de déclarations

C’est le bilan des attaques sanglantes perpétrées mercredi, par des hommes armés non identifiés dans trois établissements scolaires de cette localité située dans le département de Ndian, région du Sud-Ouest.

Mercredi noir et sanglant pour la communauté éducative de la localité d´Ekondi Titi dans le département du Ndian, région du Sud- Ouest. Des hommes armés non identifiés se sont introduits dans trois établissements scolaires de cette localité. L’attaque a entrainé la mort de trois élèves âgés respectivement de 12 ans, 16 ans et 17 ans, et une enseignante.

Cette autre barbarie a également fait des blessés qui ont été évacués dans les centres hospitaliers par les forces spécialisées. La nouvelle a provoqué la panique générale dans la ville. Les parents se sont rendus dans les établissements pour récupérer leurs pupilles et les ramener à la maison. Selon Agbor Balla, avocat en droits humains et vice-président du Barreau africain pour l'Afrique centrale, cette attaque a été perpétrée au moment du traditionnel rassemblement, avec des engins explosifs qui ont été utilisés par ces hors la loi.

Une attaque similaire à celle du 24 octobre 2020 contre une école à Kumba dans le Sud-Ouest, qui avait fait au moins huit morts et une douzaine de blessés. Une énième attaque visant les milieux éducatifs ces derniers jours. Récemment, une explosion a visé l’université de Buea au moment où les étudiants assistaient à une conférence, qui avait fait onze blessés par les déflagrations. Cette attaque reflète les attaques similaires perpétrées par les séparatistes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest en proie au conflit, afin d'interrompre les cours. L’entrée en scène des engins explosifs improvisés (EEI), fait basculer le conflit anglophone dans une nouvelle dimension.

Depuis 2017, des groupes séparatistes armés ont imposé un boycott de l’éducation dans les régions anglophones, cherchant à faire pression sur le gouvernement pour qu’il soutienne leur appel à l’indépendance des régions anglophones du Cameroun. Les écoles sont fréquemment ciblées dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun par des hommes armés. Les combattants séparatistes ont attaqué des écoles, kidnappé des centaines d’élèves et agressé écoliers et enseignants pour ne pas avoir respecté leurs consignes de fermeture des écoles. Ils se sont servi des écoles comme bases pour leurs opérations, et ont torturé et pris en otage des personnes à l’intérieur et à proximité de ces établissements.

La guerre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest est née des revendications corporatistes des avocats et enseignants anglophones en 2016. Les hostilités lancées en 2016 ont causé le déplacement de centaines de milliers de civils, et le décès de centaines d'autres, ainsi que des soldats camerounais. Le conflit courait depuis des décennies. Les anglophones du Cameroun se plaignaient d'être marginalisés et éloignés des sphères de décision par l'administration majoritairement francophone de Yaoundé.

L’attaque n’a pas été revendiquée et le gouvernement n’a pas encore fait de déclarations sur ce nouveau drame qui plonge la ville dans le chagrin.

Les élèves décédés

- Emmanuel Orume 12 ans
- Joyceline Ikem 16 ans
- Emmanuel Kum 17 ans
- Enseignante tuée
- Celestina Song