Christian Emvolo Emvolo analyse dans cette tribune le retour de Paul Biya et les polémiques qui ont entouré la longue absence du chef de l’Etat.
« Le retour tant attendu de Paul Biya, Président de la République du Cameroun, après une longue absence, a ravivé les flammes de la discorde au sein du peuple camerounais. Les débats enflammés et la frustration accumulée au fil des années face à une gouvernance qualifiée de catastrophique ont profondément marqué la population. Depuis un certain temps, l'incompréhension et l'indifférence du Président aux préoccupations de son peuple ont nourri un mécontentement généralisé.
L'absence prolongée de Paul Biya a amplifié le ressentiment populaire, d'autant plus que le gouvernement a non seulement maladroitement géré la communication autour de cette absence, mais a également menacé de réprimer toute mention critique à ce sujet. Les Camerounais constatent avec amertume l'immobilisme qui règne dans tous les secteurs de la nation, des grands projets avortés à l'inefficacité administrative. Ce sentiment de colère généralisée envers le gouvernement est exacerbé par le constat que rien ne semble fonctionner dans le pays depuis une décennie.
Malgré ces troubles, il est indéniable que Paul Biya conserve une certaine estime au sein de la population. Les Camerounais reconnaissent en lui un visionnaire avec des projets et des initiatives louables, mais déplorent l'inertie et l'incompétence de son gouvernement à les concrétiser. Le peuple attend avec impatience un changement radical, symbolisé par le remplacement de tous les membres du gouvernement, jugés responsables du marasme actuel. Cette demande expresse émane de la volonté des citoyens de renouveler leur confiance envers le Chef de l'État, malgré son âge avancé.
Dans ce contexte complexe, empreint de frustration et d'espoir, l'histoire du Cameroun résonne comme un écho lointain. Les soubresauts politiques et les luttes sociales du passé se mêlent à la géopolitique régionale, soulignant les enjeux cruciaux auxquels le pays est confronté. La sociologie de la nation, marquée par des divisions profondes et des aspirations contradictoires, éclaire la complexité des dynamiques en jeu.
Pour tout dire, le retour de Paul Biya suscite autant d'attentes que de méfiance au sein d'une population en quête de renouveau. Dans ce climat de tension et d'espoir, le destin du Cameroun se joue à travers les décisions cruciales qui attendent le Président et son gouvernement. La voix du peuple, exigeant des changements drastiques et des actions concrètes, résonne comme un avertissement pour une classe dirigeante en sursis. Le Cameroun, ancré dans son histoire tourmentée, aspire à un avenir meilleur, où la confiance retrouvée sera le socle d'une reconstruction nationale nécessaire.»