Les tensions de cette élection réveillent les nostalgies de la toute première édition des élections présidentielles au Cameroun.
Voici près de trois décennies que le peuple camerounais a contesté le résultat d’une élection présidentielle, qui déclarait Paul Biya vainqueur et chef de l’État du Cameroun. C’était en 1992. A cette époque, le leader du « Social Democratic Front » (SDF) John Fru Ndi candidat perdant à cette présidentielle, avait entrainé ses partisans ainsi qu’une bonne tranche de la population dans une farouche revendication conduisant à des violences tribales.
Dans la région du Nord-Ouest, fief inviolable du « Social Democratic Front » à l’époque, un bureau de vote avait été soupçonné d’avoir accordé des voix au « Rassemblement Démocratique du Peuple camerounais » (RDPC), parti au pouvoir. Nkoulou Ebode s’en souvient encore, comme si c’était hier. « Je me rappelle, ce jour-là des sous-préfets avaient été tués à Bamenda, à Yaoundé c’était grave avec un couvre-feu terrible, jusque dans les villes comme Mbalmayo, Nanga Eboko où des populations ont vu leurs biens pillés par des jeunes instrumentalisés » narre-t-il.
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En cette période pré-électorale, des esprits malveillants, animés par des instincts sanguinaires à dessein, veulent mettre le pays à feu et à sang, et en tirer les bénéfices. Mais les Camerounais ont bien muri et ont tiré les leçons de l’histoire de cette présidentielle ensanglantée et riche en dégâts de tout genre.
Le Professeur Mathias Eric Owona Nguini a déniché quelques alertes. « Lorsque l’on conteste les résultats d’une élection, il y a des procédures qui sont expressément prévues. Indiqué qu’on va protester à une élection en avance, est une méthode déloyale ».
La vigilance reste donc de mise, car autant les fauteurs de troubles tenteront de mettre du désordre, autant les jeunes patriotes les observeront pour mettre en échec toute velléité de violence dans notre pays.