Actualités of Friday, 28 September 2018

Source: cameroon-info.net

Etoudi 2018: les homosexuels s’invitent dans la campagne

Les LGBT sont estimés à 12% de la population camerounaiseLes LGBT sont estimés à 12% de la population camerounaise

Estimées à 12% de la population, elles demandent aux candidats au scrutin du 7 octobre prochain de garantir la protection de leurs droits conformément aux conventions internationales signées par le Cameroun.

La communauté des Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) du Cameroun et ses défenseurs veulent peser de tout leur poids dans la présidentielle du 7 octobre prochain. Ils demandent aux candidats au scrutin de s’engager pour le respect de leurs droits conformément à la constitution et aux conventions ratifiées par le Cameroun.

Le plaidoyer a été formulé le 25 septembre 2018 à Douala au cours d’une table-ronde initiée par l’organisation de la société civile Women voters and sons (WVAS) de Me Alice Nkom, défenseure des minorités sexuelles. Le débat auquel prenaient part des organisations de défense des droits humains, des associations des minorités sexuelles, la société civile et des politiques, portait sur les enjeux et l’impact de l’implication des homosexuels dans le scrutin présidentiel.

Houleux et parfois tranchés, les échanges n’ont pas permis aux différents orateurs de s’accorder sur l’opportunité et la démarche des minorités sexuelles en cette veille de la présidentielle.

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D’après le chercheur sociologue et écrivain Charles Gueboguo, les minorités sexuelles au Cameroun représentent entre 10 et 12% de la population estimés à 25 millions d’habitants. A cette proportion, estime l’avocate Alice Nkom, leurs voix comptent beaucoup dans un système électoral majoritaire à un tour. Le débat sur le respect de leurs droits, pense Me Alice Nkom, est donc opportun.

Elle rappelle que les droits de l’homme sont les droits des minorités sexuelles et que la non-discrimination inscrite dans le préambule de la constitution avec force, et qui se trouve dans le processus électoral, c’est-à-dire au niveau des inscriptions sur les listes électorales, au niveau du vote doit être maintenue lorsque le candidat est élu et qu’il est devenu le président de tous les Camerounais.

Pour la directrice de WVAS, le candidat qui sera élu, « va prêter serment sur notre constitution et s’engager par la même occasion dans la protection des minorités sexuelles et des libertés fondamentales figurant dans la constitution du Cameroun, la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la charte des Nations unies, la déclaration universelle des droits de l’homme qui forment le bloc de constitutionnalité camerounais ».

Si Albert Dzongang, leader du parti politique La Dynamique, estime que le débat sur l’homosexualité ne doit plus être un tabou dans une société camerounaise hypocrite, il précise tout de même que la constitution qui consacre la protection des droits de l’homme et des minorités ne fait pas référence aux minorités sexuelles.

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Mais pour Joseph Antoine Bell, les homosexuels ne doivent pas se tromper de cible parce que la plupart des candidats à la présidentielle sont hostiles au même titre que les électeurs à l’homosexualité. Il serait d’ailleurs risqué, analyse l’ancien Lion indomptable, que la communauté LGBT soit stigmatisée en portant son plaidoyer auprès de ces candidats. Joseph Antoine Bell pense en revanche qu’il serait intéressant que les homosexuels constituent des groupes de pression pour défendre leurs causes.

Selon Alternatives Cameroun, une association de défense des droits de l’homme et des minorités sexuelles, plus de 500 agressions commises contre les homosexuels ont été enregistrées en 2017. L’organisation s’est engagée avec les associations des minorités sexuelles à rédiger une lettre commune aux neuf candidats pour que le président élu au soir du 7 octobre prochain, dépénalise l’homosexualité au Cameroun. Rappelons que selon l’article 2 du Code pénal camerounais, la pratique de l’homosexualité est passible de 5 ans d’emprisonnement et de 200.000 FCFA d’amendes.