Actualités of Wednesday, 29 August 2018

Source: camer.be

Etoudi 2018: vers une coalition tronquée de l’opposition

La présidentielle se tiendra le 7 octobre 2018. La présidentielle se tiendra le 7 octobre 2018.

Avec la signature du bon à tirer par tous les candidats de l’opposition, l’espoir d’une coalition et d’une mutualisation des forces de l’opposition contre le régime en place semble disparu de l’espace politique au Cameroun. Ceci amplifie considérablement l’embarras de l’électeur incapable de faire un choix serein parmi neuf valeureux candidats.

Le peuple du changement, comme le conseiller de Douala 5ième Elimbi Lobè aime appeler tous ceux qui aspirent à une alternance au sommet de l’État, demande aux opposants d’unir leurs forces afin d’avoir une chance réelle de renverser le parti au pouvoir très bien im- planté sur toutes les 360 communes du territoire national. Selon Elimbi Lobè, le peuple du changement ne veut pas « émietter ses votes » avec huit candidats de l’opposition ayant le même projet de société à une différence près et qui gagneraient plutôt à s’unir autour d’une plateforme commune,comme cela a été le cas en 1992 lorsque le candidat du Social Democratic Front (SDF) a pu donner des sueurs froides au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais,(RDPC), parce qu’il avait reçu le soutien de presque tous les partis de l’opposition rassemblés dans une coalition baptisée l’Union Pour le Changement dont la charte aurait été rédigée par la magistrale plume de l’Upéciste récemment décédé Moukoko Priso.

Mais c’était sans tenir compte du nombrilisme de presque tous les candidats à l’élection de 2018. Surtout de ceux issus des partis dans la course au pouvoir depuis le retour au multipartisme et qui réclament que les années passées à la lutte pour le changement de régime, voire du renversement du système néocolonial, les coups reçus et les combats menés en dehors et au sein même de l’Hémicycle de Ngoa Ekelle ne doivent être ra- menés à un simple faire-valoir par ceux qui aujourd’hui tombent dans la politique comme un cheveu dans la soupe.

C’est au fleuve de se déverser à la mer et non le contraire, entend- on de certains, alors que pour d’autres toute coalition n’est possible que si les idéologies partisanes sont disséquées et offrent la possibilité de créer des accords à même de donner des raisons aux uns et aux autres d’abandonner leur candidature pour soutenir celle d’un autre sans donner le sentiment de trahir ni sa base électorale, ni son bureau politique qui a choisi par voie électorale le champion challenger du RDPC. À l’intérieur des combats, le candidat de l’Univers, le novice en politique qui croit encore à la vertu des politiciens s’essaie à l’équilibrisme qui ramènerait les uns et les autres à reconsi- dérer leur position afin que seul l’intérêt du Cameroun soit mis sur la table des négociations pour une coalition utile qui siérait aux aspirations du peuple du changement. Pour se dédouaner, les opposants pointés du doigt jurent par tous les dieux être loin de toute position égocentriste, mais plutôt face à une incompatibilité notoire des projets de société que presque tous ont dévoilée à ce jour.

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Pour le peuple impatient, est-ce une absurdité de demander par exemple au SDF qui présente Joshua Osih de coaliser ses forces avec le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, le Mouvement NOW qui présente Akere Muna, le parti Uni vers qui présente le jeune Cabral Libii et le Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (PURS) du conseiller municipal Serge Espoir Matomba, qui tous n’auraient peut-être pas la même philosophie de la gestion de la cité, mais qu’un savant consensus fera passer un accord scellé qui donnera un projet de société consensuel et un futur gouvernement de transtion à même de palier toutes insuffisances des candidatures individuelles, si cela relève de la volonté du peuple électeur qui demande à l’opposition de ne lui présenter qu’un seul et unique candidat face à Paul Biya ? Encore plus, à la lecture des programmes de tous les partis de l’opposition une vérité saute aux yeux :

Aucun n’a inventée la roue, finalement. Les mêmes proposi- tionssont notées dansleur pro- gramme respectif, avec peut- être une feuille de route différente et/ou une approche de fai- sabilité différente, car le Camerounais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest n’attend des décideurs ou des futurs décideurs que l’amélioration de ses conditions de vie, de lui donner l’impression de compter aussi par des actes politiques forts à son endroit, de lui permettre de subvenir à ses besoins et à celle de sa famille.

On parle de la santé pour tous, de la réduction du chômage, de l’insertion desjeunes au marché du travail, de l’adduction d’eau potable dans les coins reculés du Cameroun, des transports et des voies de communication, d’une vraie politique pour l’épanouissement des arts et de la culture, de l’énergie pour booster l’économie et de la réelle prise en compte de toutes ces défaillances dans notre vivre en- semble au quotidien qui, une fois resolues, feront bon vivre au pays. Après l’appel de la Sopecam et la signature du bon à tirer par les neuf candidats, il est venu le moment du réalisme politique tant du côté des candidats de l’opposition que de celui du peuple du changement. L’élec- teur aura en face de lui neuf bulletins de vote. Il aura à choisir parmi neuf candidats.

Peu importe le mot d’ordre que l’opposition donnerait si jamais les tractations pour une coalition ou une mutualisation des forces viennent à aboutir à un programme unique, consensuel, à même de donner du change au bilan pas très reluisant du parti au pouvoir comme le présentent ses adversaires, nous serons en face d’une coalition ou d’une mutualisation dont la force est tronquée par trop d’incerti- tudes, voire au rabais par rapport à ce qu’elle aurait dû être si les égo s’étaient tu trois mois avant.