Dans la pratique camerounaise, on n’inculpe pas un ministre en fonction. C'est ainsi que certains ne sont pour le moment pas inquiétés dans le cadre du Covidgate, un scandale de grande envergure au Cameroun impliquant plusieurs cadors du gouvernement.

Un Premier ministre auditionné, plusieurs membres du gouvernement cuisinés par les enquêteurs du Tribunal criminel spécial (TCS), des hommes d’affaires en vue soupçonnés d’avoir bénéficié de la commande publique entendus sur procès-verbal, indique Jeune Afrique…

Le scandale s’annonçait retentissant. La justice, pensait on, à qui la Cour des comptes avait mâché le travail en pointant irrégularités et malversations dans la gestion des fonds alloués à la lutte contre le Covid-19, allait être implacable. Mais nous sommes au Cameroun : les mois passent et rien ne se passe.

La procédure a certes connu quelques coups de théâtre qui ont passionné Yaoundé, comme lorsque le parquet du TCS a eu l’outrecuidance de délivrer un mandat d’amener contre le tout-puissant secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ce dernier allait il se présenter devant les juges, le 18 octobre, ainsi qu’il était sommé de le faire ? Et dans le cas contraire, des policiers allaient ils se présenter à son bureau ou à son domicile pour l’arrêter ? Ce qui paraissait peu probable n’arriva pas. La séquence, en revanche, est symptomatique des difficultés rencontrées.

Outre ces difficultés en question, la disparition des témoins clés de l'affaire met des bâtons dans les roues de l'enquête et de la procédure. C'est ainsi que Boris Bertolt Journaliste camerounais en exil en Europe dresse la liste de ces témoins portés disparus depuis le début de l'affaire.

« Depuis que les députés de la Nation avaient pointé du doigt les acteurs de la gestion scandaleuse des fonds Covid, avec au premier Chef Ferdinand Ngoh Ngoh et Atanga Nji, la liste des morts des témoins ne cesse de s’allonger.

Après le Lamido de Garoua Alim Hayatou, Ministre délégué à la Santé au moment des faits, qui s’est éteint subitement au mois d’avril 2021, le public a été surpris d’apprendre il y’a quelques jours la disparition tout aussi subite de l’homme d’affaires Mohamadou DABO qui aura été illégalement interdit de sortie du territoire par, Ferdinand Ngoh Ngoh principal accusé dont l’audition, assortie d’un mandat d’amener, est toujours attendue au Tribunal Criminel Spécial.

Les disparus de l’affaire Covid ont quant à eux déféré aux convocations du TCS qui garde précieusement leurs dépositions pour la suite du dossier. Le cas DABO qui. été inhumé avant-hier reste absolument douloureux alors qu’on sait que Ferdinand Ngoh Ngoh avait autorisé l’ex filtration d’ESSIMI MENYE des mailles de la justice camerounaise.

Il faudra bien qu’une opération suivi et de protection des témoins soit mis en place pour protéger les ministres et autres avant que tous les témoins clés de cette affaire ne disparaissent au final. » écrit Boris Bertolt.