Déclaration du président de la République du Cameroun, face à la presse, à l'occasion de la visite d'Etat au Cameroun du président François Hollande.
«Mesdames et Messieurs les journalistes, j’aimerais d’abord vous souhaiter la bienvenue. Le peuple camerounais et moi-même, sommes particulièrement heureux d’accueillir le président de la République française, M. François Hollande. Nous souhaitons placer cette visite sous le signe de l’amitié. La présence parmi nous ce jour du président François Hollande en visite d’Etat en porte largement témoignage. Il est donc normal que nous ayons eu des échanges empreints de cordialité et une convergence de vues sur les questions que nous avons abordées.
Mesdames et messieurs, la lutte contre Boko Haram a figuré en bonne place dans nos entretiens. Les récents attentats meurtriers qui ont frappé le Nigeria et le Tchad s’inscrivent dans la longue liste des atrocités de ce groupe terroriste. Celui-ci n’a cessé ces derniers mois de semer la mort et la destruction au Nigeria, au Niger, au Tchad et au Cameroun. La nécessité d’une conjonction des efforts des pays concernés et de la communauté internationale pour mettre un terme à cette folie meurtrière, n’a jamais été aussi forte. Face aux attaques de cette secte barbare, le Cameroun n’a pas fléchi.
Je salue ici la bravoure et le dévouement de nos soldats qui ont infligé à l’ennemi de sérieux revers et ont su préserver l’intégrité de notre territoire. Je rends hommage à nos populations, qui ont fait montre d’un engagement, d’une cohésion et d’une solidarité admirables. Je tiens à dire ici, que nous ne ménagerons aucun effort pour protéger notre territoire et nos populations et empêcher ces forces obscurantistes d’entraver notre marche vers le progrès. J’ai exprimé au président Hollande toute notre gratitude pour l’appui que nous a apporté et continue à nous apporter la France dans cette lutte. J’en profite pour remercier bien sincèrement les autres pays et organisations internationales qui nous apportent également leur soutien.
Cet appui nous est d’autant plus précieux que nous avons à faire face dans le contexte de cette crise, à des défis multiples. Sécuritaire d’abord, et aussi économique et humanitaire. Au plan régional, j’ai réitéré au président Hollande l’appréciation du Cameroun pour les interventions salutaires de la France au Mali et en République centrafricaine. Elles ont permis d’enrayer la dégradation de la situation sécuritaire et de favoriser les conditions d’une reprise du dialogue entre les belligérants.
Nous avons par ailleurs évoqué évidemment la situation politique au Cameroun. J’ai eu à cet égard l’occasion d’entretenir le président Hollande sur les progrès enregistrés dans le processus de consolidation de notre démocratie. Notamment la poursuite de la mise en place des institutions prévues par la Constitution, l’organisation régulière des élections, la promotion des droits de l’Homme et des libertés, etc.
Je lui ai également fait part de notre détermination à poursuivre nos efforts dans les domaines de la gouvernance, la lutte contre les atteintes à la fortune publique, de la réduction des lenteurs dans l’administration de la justice, l’amélioration du climat des affaires. Nous avons réaffirmé notre attachement mutuel à la liberté d’expression. Ce qui est palpable au Cameroun avec le foisonnement et la pugnacité des publications. Des efforts vont cependant être faits, y compris par les journalistes eux-mêmes pour en limiter les dérives.
Au plan économique, le Cameroun poursuit ses efforts de développement avec l’objectif affirmé de devenir un pays émergent. Je me suis félicité du soutien dont nous bénéficions de la France à cet égard. Les succès enregistrés dans la mise en œuvre du Contrat de désendettement et de développement (C2D) et la présence de nombreuses entreprises françaises au Cameroun témoignent à suffisance du dynamisme, de la solidarité et de la solidité de notre partenariat.
Le président Hollande et moi avons évoqué la question des migrations et des drames humains qui les accompagnent ces derniers temps. Il s’agit d’un problème complexe et les réponses à y apporter ne sont pas toujours simples. La communauté internationale doit certainement continuer à explorer les voies et moyens d’offrir plus de perspectives aux migrants ou à ceux qui aspirent à le devenir.
La prochaine conférence des Nations unies sur les changements climatiques que la France s’apprête à abriter, a également été évoquée. Je me suis félicité du leadership du président Hollande sur ces questions essentielles. Le Cameroun entend prendre sa part dans ce combat pour la préservation de notre planète.
Voilà, Mesdames et Messieurs les journalistes quelques-unes des conclusions que je tire de nos échanges ce soir. Il va sans dire que je suis à votre disposition pour répondre à d’éventuelles questions».