Comment Paul Biya a remplacé Ahmadou Ahidjo à la tête du pays, alors qu'au départ, l'actuel locataire du palais d'Etoudi n'était pas le préféré d'Ahidjo, c'est ce qu'explique un activiste bien connu des réseaux sociaux.

Ainsi, Ahmadou Ahidjo annonce sa démission le 4 novembre 1982 pour atteindre "sa mort annoncée" avec comme version officielle le fait qu'il était fatigué et Paul Biya devient le deuxième président du Cameroun le 6 novembre de la même année et le quatrième dirigeant camerounais du Cameroun. La partition de Grégoire Owona. Dès la prise de pouvoir de Paul Biya et tout au départ, tout se passe très bien entre Paul Biya et son prédécesseur. Les relations sont respectueuses et conviviales.

Paul Biya donne le respect au président Ahmadou Ahidjo en respectant le protocole et la préséance qui le mettent au-dessous du président Ahidjo qui reste président de l'UNC. Les deux dirigent le pays, car Paul Biya ne peut décider sans l'aval du parti unique et donc sans Ahmadou Ahidjo. Donc Ahidjo, même s'il n'est plus président de la République, continue à avoir la main mise sur le pays et d'autant plus que la garde présidentielle est constituée à 99 % des Camerounais du nord comme Ahidjo qui avait totalement pris ce secteur et par conséquent cette garde présidentielle est plus enclin à respecter le président du parti.

Toute chose qui commence à crisper l'entourage de Paul Biya, dont des personnes comme Grégoire Owona qui commencent à inviter Paul Biya à prendre véritablement le pouvoir. Toute chose que Paul Biya se refuse catégoriquement de faire, car respectant religieusement son prédécesseur. Mais tout change avec le putsch manqué de 1984 et d'ailleurs, vous comprenez donc pourquoi des personnes comme Grégoire Owona ne quitteront jamais le pouvoir et sont au cœur du RDPC.

Le putsch manqué de 1984. Plus d'une année s'est écoulée entre-temps et Ahmadou Ahidjo, tout comme son entourage, sont stupéfaits qu'il soit toujours en vie et débordant d'énergie alors qu'il était supposé être déjà décédé d'après son bilan médical. Sous insistance de ses proches, il se rend donc au Maroc après un passage éclair en France pour faire un nouveau bilan. Surprise : le président Ahmadou Ahidjo ne s'est jamais autant bien porté et mieux il n'a jamais, au grand jamais, été agonisant.

Un troisième avis médical se fait en Francfort en Allemagne qui confirme la bonne santé du président Ahmadou Ahidjo. Il comprend donc qu'il avait été trompé et veut reprendre de ce fait le pouvoir. La suite, vous la connaissez. Vous comprenez donc pourquoi à la suite de ce putsch manqué, la garde présidentielle a été nettoyée et beaucoup du nord ont lourdement payé.

Vous comprendrez également pourquoi des personnes comme Bello Bouba Maigari vont mourir au pouvoir, car c'était un haut responsable de la garde présidentielle sous Ahmadou Ahidjo qui a eu à finir par faire allégeance à Paul Biya à la suite. Enfin et plus important, vous comprenez pourquoi Paul Biya refuse de désigner un successeur, car il a trop peur que l'histoire se répète avec lui.