Les membres du gouvernement tentent de faire complètement taire la presse au sujet de l’état de santé de Paul Biya qu’on sait vraiment défectueux. Le leader du RDPC, parti au pouvoir, ne donne plus aucune nouvelle de lui depuis qu’il a rejoint l’étranger. Et même bien avant cela. Serait-il décédé ? Certains lanceurs d’alerte annoncent en effet sa mort. Mais ce ne serait pas vrai, selon des ministres qui ont déjà démenti la rumeur du décès de Paul Biya (91 ans).
Depuis, les proches de Paul Biya ont clairement interdit de parler de l’état de santé du président de la République dans les médias. Paul Atanga Nji l’a fait, le ministre de la Santé Malachie Manaouda aussi. Actuellement, des voix s’élèvent pour dénoncer cette façon de museler la presse.
Cissé Bamanga, qui se présente comme un leader d'opinion et collectionneur majeur des réseaux sociaux et politique, a écrit aux ministres à ce sujet. Dans sa lettre dont le contenu est posté ci-dessous, il n’est pas allé avec tâtonnement pour faire comprendre au gouvernement qu’il se trompe sur sa stratégie.
Cher monsieur Paul Atanga Nji, je vous remercie pour votre lettre qui démontre combien vous portez beaucoup d’attention à la situation actuelle de notre pays. Je me sens concerné par votre sortie. En effet, je suis un jeune qui s’exprime régulièrement dans les médias classiques, mais aussi sur les réseaux sociaux.
Monsieur le ministre, je comprends parfaitement votre position concernant les discussions autour de l’état de santé du chef de l’État. Toutefois, ne pensez-vous pas qu’il soit normal que les Camerounais s’intéressent également à ce sujet, vu qu’il s’agit aussi de leur président de la République ? Je pense qu’il est essentiel de respecter la vie privée et la dignité de nos dirigeants, tout en maintenant une communication transparente avec le public. Ce qui me conduit à me poser les questions suivantes. Votre sortie sur cette affaire n’incombe-t-elle pas normalement au Conseil national de la communication (CNC) ? Vos différentes interventions « musclées » n'agitent-elles pas la muleta sur le nez du taureau ?
Pour ma part, j’ai toujours veillé à ce que les informations diffusées par moi soient appropriées et respectueuses. Je souhaiterais, monsieur le ministre, que vous nous éduquiez, soit à mesurer nos propos sur les « dossiers chauds » de notre pays, soit à grandir dans la rhétorique qui fait bouger les lignes, bien que lentement, dans notre pays le Cameroun, qui se veut une démocratie.
J’ai toujours appris que la démocratie c’est d'abord le débat avant le vote et autres. N’êtes-vous pas d’avis qu’il faudrait davantage privilégier l’encadrement au détriment des menaces ? Car autant nous que vous, aimons beaucoup notre pays le Cameroun. C’est la raison pour laquelle nous sommes fermement engagés pour une république encore plus forte et un changement durable qui va remettre l’épanouissement de la population au centre de tout.
Malgré mes différentes opinions et les sujets délicats que j’aborde dans les débats et sur les réseaux sociaux, je suis concentré sur les actions et politiques qui impactent notre pays le Cameroun. Je reste à votre disposition pour tout échange que vous jugerez utile.