Actualités of Wednesday, 15 February 2023

Source: www.camerounweb.com

Interrogatoire au SED : révélations explosives sur le face-à-face électrique entre Justin Danwe et Amougou Belinga

Justin Danwe est passé aux aveux pour l'assassinat de Martinez Zogo Justin Danwe est passé aux aveux pour l'assassinat de Martinez Zogo

Justin Danwe est le chef commando et homme fort de la DGRE qui aurait supervisé l’enlèvement, la torture et l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Il est actuellement aux mains des enquêteurs et le Camerounais fait des confidences graves au Secrétariat d’Etat à la défense (SED).

Les dernières nouvelles en ce moment où nous mettons ces mots en ligne, comme le précise le lanceur d’alerte Boris Bertolt, serait que « le lieutenant-colonel Justin Danwe a cité le ministre des Finances, Louis-Paul Motaze au cours de sa confrontation avec Jean-Pierre Amougou Belinga ».

Dans son développement, l’homme en exil et qui évoque des versions de l’affaire souvent incohérentes, explique que « l’affaire Martinez Zogo est loin d’avoir révélé ses surprises. Au cœur de l’enquête en cours, le lieutenant-colonel, directeur des opérations à la DGRE, Justin Danwe, chef du commando ayant mené l’opération d’enlèvement ayant abouti à l’assassinat de Martinez Zogo, a fait plusieurs déclarations, parfois contradictoires.

Il affirme aujourd’hui avoir perdu le contrôle sur une partie de son équipe qui selon lui avait été infiltrée et que Martinez Zogo a été laissé en vie mais achevé par des membres d’une autre équipe de commandos sur laquelle il n’avait aucun contrôle. Quelle équipe et au service de qui ? C’est ce que cherchent également aujourd’hui les enquêteurs.

Mais dans une autre déposition, cette fois manuscrite dans laquelle il devait raconter tout ce qu’il s’est passé, Justin Danwe accuse le ministre de la Justice Laurent Esso d’avoir donné des instructions au téléphone à Jean-Pierre Amougou Belinga, qui selon lui était présent pendant la torture de Martinez Zogo, d’achever le journaliste. La déposition manuscrite compte 07 pages.

Amougou Belinga, dans la confrontation, a démenti ce volet. Quelques jours plus tard, Justin Danwe fait de nouvelles déclarations et cette fois, il évoque indirectement le ministre des Finances Louis-Paul Motaze.

C’était cours de la deuxième confrontation avec Jean-Pierre Amougou Belinga. Rappelons d’abord qu’au cours de la première confrontation qui a duré 10 minutes, Justin Danwe a dit qu’il ne connaissait pas Amougou Belinga. Pourtant, Amougou Belinga a affirmé pour sa part le connaître depuis des années et qu’il le recevait parfois chez lui. Donc, ils se côtoyaient.

Lors de la deuxième confrontation, Justin Danwe a confirmé qu’il connaissait Amougou Belinga qu’il désigne depuis le début comme le commanditaire de l’enlèvement de Martinez Zogo. Cette confrontation s’est déroulée en présence du commissaire du gouvernement. Pour prouver ses dires, Justin Danwe a fait savoir qu’ils avaient pris des photos et envoyé à Amougou Belinga. A la question de savoir où étaient les photos, Danwe a dit qu’il ne les a plus.

Le commissaire du gouvernement s’est intéressé alors à l’argent du sang. Combien aviez-vous reçu pour tout ça ? Justin Danwe a dit : 02 millions de francs CFA d’avance. Le commissaire du gouvernement a sauté sur sa chaise et a lancé : « Tout un colonel se lance dans ce genre de choses pour 02 millions de francs CFA ? ».

Justin Danwe a alors ajouté que Jean-Pierre Amougou Belinga lui a dit : « Le reste c’est après. Je vais voir le ministre des Finances Motaze pour qu’il paie les 17 millions restants ».

Amougou Belinga présent à ses côtés a souri avant de s’écrier : "Cher monsieur, j’ai une banque. Comment pourrais-je voir un ministre des Finances pour une affaire de 17 millions de francs CFA alors que moi-même je suis un milliardaire. J’ai par dévers moi autant d’argent, ainsi que dans mes comptes et auprès de mes intendants. Vous êtes un grossier menteur".

C’est dans ces circonstances que les enquêteurs vont se saisir de la déposition de Justin Danwe, pour adresser une correspondance à la présidence de la République pour demander l’audition du ministre de la Justice Laurent Esso, mais également celle du ministre des Finances Louis-Paul Motaze. Paul Biya n’a pas donné suite à cette requête. Les prévenus ont été déférés au tribunal militaire sans que les enquêteurs n’aient entendu aucun des ministres ».