La justice camerounaise commence apparemment par sortir les crocs dans le scandale Martinez Zogo. Le directeur général de la radio Amplitude FM a été enlevé par des hommes inconnus devant un poste de gendarmerie alors qu’il tentait de se rendre chez lui à la maison avec sa voiture.

Il a passé plusieurs jours avec ses ravisseurs qui l’ont certainement torturé et mutilé, comme le révèlent les premières indications de l’autopsie pratiquée sur son corps sans vie.

C’est un assassinat. Là-dessus, il ne fait aucun doute. Le président de la République Paul Biya a demandé au ministre de l’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh de donner l’ordre d’une enquête administrative interne.

Et déjà, des arrestations sont faites. Le patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) Léopold Maxime Eko Eko a été « convoqué sur instruction de Paul Biya et a déjà passé une nuit en garde à vue » dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Martinez Zogo, nous apprend une source.

Il est bien de préciser que la DGRE est l’équivalent de la CIA au Cameroun. Léopold Maxime Eko Eko et d’autres personnes conduites au Secrétariat d’Etat à la défense (SED) « sont encore considérés comme suspectes. Paul Biya a donné l’ordre d’auditionner le patron de la DGRE ».

On peut craindre le pire pour le très discret DG de DGRE qui serait dans des embrouilles avec l’homme à la punk Ferdinand Ngoh Ngoh. Dans un article publié en 2021, nous informions que la gestion et le rendement de Léopold Maxime Eko Eko étaient de plus en plus remis en question par les décideurs politiques.

Léopold Maxime Eko Eko est un proche de l’ancien ministre de la Défense Edgar Alain Mebe Ngo'o qui n’est jamais entré dans le cœur de Ferdinand Ngoh Ngoh.

Le Secrétaire général de la présidence de la République lui reproche d’avoir mené dans son dos plusieurs enquêtes comme celle de la CAN 2019 et d’avoir présenté à Paul Biya les conclusions sans passer par son bureau.

Cette guéguerre est suffisante pour Ferdinand Ngoh Ngoh qui se serait juré de le faire sombrer et de l’écarter de l’entourage immédiat de Paul Biya.

Léopold Maxime Eko Eko se serait aussi mis à dos le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo qu’il accuse à voix basse de vouloir le remplacer par le colonel Joël Emile Bamkoui.

Tout bien considéré, beaucoup de personnes ne verraient pas d’un mauvais œil la mise hors circuit du boss de la DGRE. Léopold Maxime Eko Eko est donc dans de beaux draps, c’est le moins qu’on puisse dire.