Actualités of Sunday, 19 March 2023

Source: www.camerounweb.com

L'homme à la présidence qui a remis les documents de détournements à Martinez Zogo

Martinez Zogo est mort pour avoir dénoncé des détournements de fonds au sommet de l'État Martinez Zogo est mort pour avoir dénoncé des détournements de fonds au sommet de l'État

L’assassinat du journaliste radio Martinez Zogo a permis de découvrir la face cachée de certains criminels qui portent le masque d’homme d’affaires ou de fonctionnaire d’État au Cameroun, pays dirigé par Paul Biya.

Le milliardaire Jean-Pierre Amougou Belinga et le patron du service de renseignement (DGRE) Léopold Maxime Eko Eko et le lieutenant-colonel Justin Danwe sont mouillés jusqu’au coup dans ce crime odieux qui leur a valu une inculpation et un dépôt à la prison principale de Yaoundé.

L’activiste Calixthe Beyala a affirmé il y a quelques jours avoir eu une conversation avec un indic qui lui a raconté des choses plutôt curieuses sur l’affaire Zogo autour de laquelle les enquêtes judiciaires se poursuivent toujours.

L’écrivaine Calixthe Beyala a commencé par dire que « j'adore lorsqu'en échangeant avec moi, l'on me prend pour une pomme géante. En effet, dans mes entretiens de ce matin, un soutien féroce d'un des inculpés dans l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, en l'occurrence un soutien de Jean-Pierre Amougou Belinga me tint les propos suivants.

"Ma sœur, Justin Danwe a appelé Jean-Pierre Amougou Belinga au téléphone. Il lui a dit : "je peux te régler ton problème avec Martinez Zogo". Jean-Pierre Amougou Belinga accepta. Alors, Justin Danwe amena notre défunt pauvre frère de la Lékié à l'immeuble Ekang.

Jean-Pierre Amougou Belinga descendit de son bureau gifla Martinez et lui dit : "excuse-toi". Martinez refusa de s'exécuter et fila un coup de pieds à Jean-Pierre Amougou Belinga. Je me demande bien lequel des pieds puisque Martinez Zogo claudiquait !

Furieux, Jean-Pierre Amougou Belinga ordonna à Justin Danwe et à ses hommes de le punir. Et s'en alla. Le narrateur ne parla pas des 4h30 minutes de tortures qui s'ensuivirent et alla directement sur : "Puis ils le laissèrent partir". J'éclatai d'un rire vert et lui demandai : Ils le laissèrent partir dans quel état ? Il marchait ? Il tenait debout ?

Là, un gros silence s'ensuivit. Il enchaîna directement par "le second groupe est venu le tuer". Ah oui ? Demandai-je. De qui est constitué ce second groupe ? Il me répondit : "De ceux qui lui ont donné les documents pour accuser Jean-Pierre Amougou Belinga. C'est quelqu'un de la présidence".

J'insistai donc : Qui à la présidence ? Il me répondit : "Un anglophone". Je rétorquai : Est-ce celui-là même que Martinez proposait de nous délivrer les forfaits de détournements des lignes 94 et 65 avant son enlèvement ?

Mon interlocuteur me répondit "oui". Alors je lui dis c'est impossible qu'il ait remis les documents à Martinez pour que le journaliste l'accuse. Conclusion : les soutiens des meurtriers pour tirer leur copain aux mains ensanglantées de Kondengui, mentent très mal.