La question de la crise anglophone a été évoquée par le gouvernement camerounais au Parlement. C’était ce vendredi 22 juin 2018, lors des questions orales des parlementaires au gouvernement. A l’Assemblée nationale comme au Sénat, en effet, députés et sénateurs ont eu des explications sur la gestion de la crise ainsi que sur les conséquences de ce conflit.
Au palais des verres de Ngoa Ekelle, c’est le Premier ministre Philemon Yang qui s’est chargé d’expliquer aux députés ce qui a été fait pour résoudre la situation qui prévaut en zone anglophone. Répondant à une intervention de la députée UDC, Hermine Patricia Ndam Njoya qui lançait un appel au dialogue, le chef du gouvernement est revenu sur les voies de sortie de crise engagées par le gouvernement, affirmant que le dialogue est « la voie par excellence adoptée pour la résolution des conflits sociopolitiques au Cameroun ».
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Il a, par la suite, rappelé la création par le chef de l’Etat, de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, organe qui participe « à la promotion du dialogue » en temps de paix comme en période de crises. Le Premier ministre, Philemon Yang, ajoute qu’il appartient à l’Etat seul de faire respecter les lois et règlements en vigueur au Cameroun. « Nul n’a le droit de violer la loi. Le recours à la force proportionnelle à l’attaque est généralement mis en œuvre pour protéger les droits des autres citoyens qui ne sont pas partie prenante des revendications » a-t-il conclu.
Comme Philemon Yang, c’est le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, qui s’est adressé aux sénateurs sur la situation en zone anglophone. Interpellé par le sénateur Jean-Marie Pongmoni, qui souhaitait s’enquérir de ce qui s’est passé dans la nuit du 24 au 25 mai à Menka Piyin, le ministre de la Défense a admis que cinq civils avaient été tués au cours de cette opération menée par les militaires camerounais. Il a également affirmé que « 22 terroristes [ont été] neutralisés » avant de s’insurger du comportement de certains leaders sociopolitiques qui profitent de cette crise « pour se donner en spectacle dans des vidéos ».
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C’est la première fois que la question anglophone est soulevée au parlement camerounais depuis la session de novembre 2017, où les parlementaires du SDF avaient entamé une opération dénommée « Blocus », dont le but était d’inscrire la crise anglophone à l’ordre du jour de ladite session parlementaire. Le président de l’Assemblée nationale avait estimé à cette date, que le moment n’était pas approprié, car « la session de novembre est consacrée à l’examen du projet de budget de la République du Cameroun ».