Actualités of Tuesday, 13 December 2022

Source: La Nouvelle N° 681

Laurent Esso part en guerre contre Atangana Kouna qui a filé en France : le noeud du problème dévoilé

Basile Atangana Kouna va mal. Basile Atangana Kouna va mal.

Dans les problèmes que connait aujourd’hui l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna, Laurent Esso apparaît nettement comme l’un de ses persécuteurs. Mais alors au nom de quoi ? Tentative de réponse.

Basile Atangana Kouna va mal. La raison ? Depuis sa sortie de prison le 29 juillet 2022 dernier, l’homme n’est pas encore rentré en possession de ses biens saisis à titre conservatoire lors de l’instruction de l’affaire qui l’opposait à l’Etat du Cameroun pour détournements de deniers publics. Ses comptes bancaires restent injustement bloqués relativement à la même affaire. Pourtant, au cours de la procédure, l’ancien Minee a intégralement remboursé le corps du délit à la hauteur de ce qui lui était reproché. Soit une rondelette somme de 3,145 milliards de Fcfa. Ce qui, selon la loi instituant le Tcs, ouvrait la voie à l’arrêt des poursuites à son encontre. Seulement, malgré sa mise en liberté qui devrait s’accompagner inéluctablement de la levée sans condition des saisies opérées sur ses biens et ses comptes bancaires, rien ne bouge du côté de la justice. Et pourtant, l’homme qui a encore une progéniture à bas âge a besoin de retrouver ses biens et l’accessibilité à ses comptes bancaires pour retrouver une vie normale. Car, Basile Atangana Kouna, a été un haut commis de l’Etat qui peut naturellement justifier de certains biens et des avoirs conséquents dans les banques. Doit-on encore le rappeler à juste titre que Basile Atangana Kouna a roulé sa bosse dans la haute administration avant d’atteindre le graal avec le poste de ministre de l’Eau et B de l’Energie.

En effet, lorsqu’il débute sa carrière à la Dgre comme chef de service des affaires administratives et juridiques en janvier 1986, il va par la suite connaitre un parcours sans aspérité dans la haute administration. Directeur dans les services du Premier ministre, président de la commission ministérielle des marchés de l’Agriculture, administrateur dans plusieurs sociétés d’Etat, administrateur provisoire de la Snec, directeur général de la Camwater, Pca de plusieurs sociétés (Kpdc, Dpdc, Sonatrel), président de 3 cellules de maitrise d’ouvrages (Memve’ele, Paepys, Bini Warak). Mais la question qui continue à tarauder les esprits de nombreux observateurs aujourd’hui est celle de savoir pourquoi les biens et les comptes bancaires de Basile Atangana Kouna sont toujours sous main de justice ?

CHOC DES EGOS

Pour donc répondre à cette interrogation lancinante, certains observateurs dans le sérail n’hésitent pas à pointer un doigt accusateur sur le ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso. Pour se faire davantage convaincants, nos observateurs se souviennent que, après avoir entièrement remboursé le corps du délit et après avoir été informé, le chef de l’Etat, himself, président du Conseil supérieur de la magistrature, avait ordonné en décembre 2020, la libération de Basile Atangana Kouna. Les instructions du président de la République, répercutées au ministre d’Etat, ministre de la Justice à travers le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République vont tout simplement atterrir dans des oreilles bouchées de Laurent Esso.

La première instruction à ce sujet du chef de l’Etat est rangée dans la poubelle du garde des Sceaux pour des raisons floues. Celui qui est encore aujourd’hui le président du Conseil supérieur de la magistrature va les renouveler, avec cette fois plus d’autorité. Elles transiteront par le même canal du Sg/Pr. C’est ainsi que Laurent Esso va finalement consentir à faire libérer Basile Atangana Kouna, le 29 juillet 2022. Soit 2 ans après. Un peu comme si c’est lui Laurent Esso qui était devenu le patron en chef de la Justice camerounaise. Nos mêmes observateurs croient même savoir que la persécution de l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie n’est autre que le fruit d’une rancune tenace que le garde des Sceaux cultive vis-à-vis de lui depuis les années où Basile Atangana Kouna était encore en fonction au Minee comme chef de ce département ministériel. Ce même entourage croit savoir qu’il s’agit d’une remarque jugée pertinente à l’époque par le Premier ministre, Philémon Yang, en conseil de cabinet à l’immeuble Etoile en 2016, que n’aurait pas digéré Esso.

Choc des ego ou volonté de domination du garde des Sceaux sur son camarade du parti qui avait pourtant coutume de cheminer ensemble pour conduire le Rdpc aux victoires électorales dans le département du Wouri quand Atangana Kouna était encore administrateur provisoire de la Snec, puis Dg de la Camwater ? Difficile à dire. D’où cette autre question qui est celle de savoir ce qui a donc pu se passer pour que la haine prenne le dessus sur toute logique ? N’y a-t-il pas des éléments extérieurs qui sont entrés en jeu pour séparer les 2 personnalités que tout semblait rapprocher. Si sur la confiscation illégale de ses biens et comptes bancaires, le garde des Sceaux reste de marbre, sur l’arrestation de Basile Atangana Kouna à l’issue de son escapade nigériane, nos mêmes observateurs se souviennent qu’à l’arrestation de ce dernier au Nigeria, Laurent Esso aurait eu cette réaction, certainement pour narguer quelques proches collaborateurs du chef de l’Etat : « Quand vous êtes allé le chercher au Nigéria avec Mbarga Nguélé, pourquoi ne l’avez-vous pas laissé chez lui ? » Vrai ou faux ? A chacun d’en tirer les leçons.