A quoi ressemblera le Cameroun dans cinq (05) ou dix (10) ans. Impossible pour quiconque de le savoir avec exactitude. Tout de même, on peut imaginer ou supposer en se servant du contexte sociopolitique actuel, des décisions prises par les autorités en place, la façon dont le pays est géré et le degré d’harmonie qui règne entre les gouvernants et les gouvernés.
Le fait est là, la stabilité politique n’est pas au beau fixe au Cameroun, pays dirigé par Paul Biya depuis l’an 1982. La confiance est quasi inexistante entre le peuple et les dirigeants à cause des injustices subies de par le passé et qui sont toujours légion sur le territoire.
Les maux qui minent l’État sont entre autres la corruption, la criminalité, le vol ou les détournements de fonds publics, les scandales économiques, le favoritisme, l’insécurité avec la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso), les prises de décisions impopulaires au sommet de la République, le tribalisme, le manque de justice équitable et impartiale, etc.
Sur le dernier point, l’intrigante affaire de l’assassinat de l’homme de média Arsène Salomon Mbani Zogo en est révélateur. Le chef d’antenne d’Amplitude FM a été torturé et tué parce qu’il savait des choses sur l’implication du milliardaire Jean-Pierre Amougou Belinga et plusieurs ministres dans des détournements sur les lignes budgétaires de l’État.
Et alors que tout semble indiquer que les membres du gouvernement cités par le journaliste de son vivant, ne sont pas si blancs comme neige, la justice ne bouge pas le petit doigt pour au moins bousculer un peu les concernés et savoir à quel point ils sont mouillés dans le meurtre, cela au grand dam des citoyens qui continuent de réclamer justice.
Des cas d’assassinats ont toujours été révélés. Dans la plupart des situations de ces homicides, on a plutôt l’impression que ce sont des ménages effectués par les hauts placés pour étendre leur suprématie ou conserver leur poste. Beaucoup de compatriotes ont payé de leur vie leur engagement à dénoncer la mauvaise gestion du pays.
Cela à tel point qu’on craint aujourd’hui qu’il y ait prochainement des règlements de compte. Les observateurs redoutent une chasse aux sorcières dès que Paul Biya quittera le pouvoir ou mourra. Mais alors, on peut se demander qu’adviendra-t-il de sa femme Chantal Biya.
L’activiste Jacques Jorel Zang a la réponse. Il garantit que la première dame n’aurait aucun répit : « À la mort de son mari Paul Biya, la première dame Chantal Biya ne pourra pas vivre au Cameroun, du moins pendant une bonne et longue période ».
Par conséquent, le lanceur d’alertes estime que Chantal Biya « va s'exiler car même à Mvomeka'a (village natal de Paul Biya, ndlr), les autochtones du coin ne voudront plus la voir. C'est d'ailleurs eux ses véritables ennemis car la réalité c'est qu'elle n'a jamais été appréciée de ce côté-là ».
Cela reste une supposition basée peut-être sur des indiscrétions reçues ici et là. La seule certitude aujourd’hui est que le changement de président dans un pays n’est jamais aussi facile, ça engendre des soubresauts. Mais le vœu des Camerounais est que la transition se fasse dans un calme, sans heurts et que le sang ne coule pas.