Ayah Ayah Abine le fils du magistrat Paul Ayah Abine incarcéré dans le cadre de la crise anglophone s’est confié au Quotidien Emergence édition du 28 avril 2017. Celui que le quotidien présente comme le porte-parole de la famille Abine, parle de ce qu’est devenue leur vie depuis que leur père est en détention. «Cela fait 100 jours que la famille est partagée entre la peur, les menaces et les intimidations. Par exemple dans la nuit de vendredi à samedi matin dernier, des gens ont essayé pendant plus de deux heures de temps de forcer notre portail. Ils ont sonné, ils nous ont même appelés. Est-ce une coïncidence ou un pan de tout ce qui nous arrive à notre famille depuis le 21 janvier 2017, jour où notre père a été enlevé ? Le fait que tout ceci nous arrive après son enlèvement nous fait croire que c’est juste la suite de ce complot politique qui est mené contre notre famille», déclare-t-il.
Concernant le moral de son géniteur, Ayah Ayah Abine déclare «mon père est de nature très fort. Je doute qu’il puisse craquer même si on le garde là-bas pendant 100 ans. Lorsque vous avez la conscience tranquille, vous n’avez aucune raison d’avoir peur. Si la main de Dieu n’avait pas été posée sur lui depuis sa naissance, il y a fort longtemps qu’il serait mort. Même le 21 janvier dernier il serait mort». Parlant de la demande d’habeas corpus rejetée par la Cour d’appel, le porte-parole de la famille Abine affirme que «soit cela relève de l’ignorance des juges ou alors ils reçoivent des ordres de l’exécutif. L’article 584 du code de procédure pénale parle de l’habeas corpus et stipule que le Tribunal de grande instance statue sur l’arrestation et la détention illégales d’un individu en cas de non suivi de la procédure. L’article 18 du même code stipule que l’arrestation s’effectue sur la base d’un mandat d’arrêt, sauf en cas de flagrant délit qui ne s’applique pas à Paul Ayah Abine. Y’avait-il un mandat d’arrêt lors de son arrestation ? Non. C’est pour cela que je parle d’enlèvement. Il a été mis en détention un samedi, en violation de l’article 119 alinéa 4 du code de procédure pénale».