A l’étape où se situent actuellement les enquêtes autour de la mort du journaliste Martinez Zogo, il ne fait plus aucun doute qu’il a été assassiné. Des éléments tendant à le confirmer sont aux mains de la police et de la gendarmerie chargées de faire la lumière sur cet homicide qui continue de choquer tout le monde.

Martinez Zogo a été filé pendant plusieurs jours. Ses assassins ont pris le temps de connaître ses habitudes journalières, de savoir ce qu’il faisait ou ne faisait pas avant de bondir sur lui devant un poste de gendarmerie qui curieusement, était vide d’hommes pouvant entendre les cris de celui qui sera tué quelques jours plus tard après son enlèvement.

Les premières investigations ont permis de savoir que l’animateur de l’émission "Embouteillages" et directeur général de la radio Amplitude FM a été suivi pendant longtemps par une voiture Prado de couleur noire.

Elle appartiendrait à la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) dont le patron Léopold Maxime Eko Eko est aujourd’hui à la prison de Kondengui pour « filature », « enlèvement » et « torture ». Il y a été conduit tout comme l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga qui est lui accusé de « complicité de torture par aide ».

« Filature », « enlèvement » et « torture », ce sont les mêmes chefs d’accusation qui ont été retenus contre le lieutenant-colonel Justin Danwe et plusieurs éléments de la DGRE soupçonnés d’avoir fait partie du commando qui a participé à l’assassinat de Martinez Zogo.

Jusqu’ici, l’homme au volant de la voiture qui a servi à kidnapper Martinez avait pris la fuite. Il était introuvable pour les enquêteurs. Plus maintenant parce que nous apprenons d’une source crédible que « le chauffeur de la Prado ayant servi à l'enlèvement de Martinez Zogo s'est rendu ».

Pour le moment, nous ignorons les vraies raisons qui l’ont poussé à retourner sa veste et à se présenter devant les forces de l’ordre pour une capitulation. Mais si cela est confirmé, son audition pourrait davantage accélérer le dossier comme le souhaitent les citoyens et tous les organismes de défense des droits de l’homme qui suivent l’affaire avec beaucoup d’intérêts.

Justin Danwe qui serait le chef de l’opération d’élimination physique du journaliste sur le terrain, a déjà confié selon Me Charles Tchoungang l’avocat de Jean-Pierre Amougou Belinga qu’il a reçu les ordres de ce dernier et que le milliardaire lui-même a reçu les ordres du ministre de la Justice, Garde des sceaux Laurent Esso.

Le membre du gouvernement qui aurait demandé de « finir le travail » n’a pas encore été interpellé. En l’occurrence, il faut une autorisation spéciale du président de la République Paul Biya pour le faire. Encore faut-il que les enquêteurs trouvent indispensable cela pour les besoins de l’enquête.