Actualités of Wednesday, 23 November 2022

Source: LE MESSAGER

Ligne 65 et 94 : Voici comment Nintcheu 'a honni et tourmenté' Louis Paul Motaze au Parlement

Le député SDF du Wouri-Est a épinglé le ministre des Finances Le député SDF du Wouri-Est a épinglé le ministre des Finances

Le député SDF du Wouri-Est a épinglé le ministre des Finances au cours de la discussion générale en plénière autour du projet de loi de règlement de l'exercice 2021 du budget de l'État.

Le député SDF du Wouri-Est a épinglé le ministre des Finances (MINFI) le 19 novembre 2022 au sujet de la ligne 94. C'était au cours de la discussion générale en plénière à l'Assemblée nationale autour du projet de loi de règlement de l'exercice 2021 du budget de l'État. L'honorable Jean-Michel Nintcheu a, en effet, interpellé Louis Paul Motaze en sa double qualité de ministre des Finances depuis quatre ans(2 mars 2018 jusqu'à ce jour) et d'ancien ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire (MINEPAT) pendant 2 ans et 5mois. L'élu de la nation a donc formulé un questionnement suivant :

- Pourquoi n'y a-t-il aucune publicité (appel d'offres) sur la ligne 94 ?
- Quels sont les critères objectifs qui président au financement, par l'État du Cameroun, des projets présentés ?
- Quels sont les critères qui déterminent le choix des bénéficiaires ?
- Quelles sont les modalités de remboursement de ces fonds injectés dans les projets retenus puisqu'il s'agit de l'argent public et, partant, celui du contribuable ?
- Pouvez-vous décliner à la représentation nationale, pour le compte de l'exercice 2021, la liste et la nature des projets ayant été financés par les fonds issus de la ligne 94, la liste des bénéficiaires de cette ligne, ainsi que les montants mis à leur disposition ?

Pour la gouverne de tous, les dépenses effectuées sur la ligne 94 se chiffrent à 1844, 834 milliards de Fcfa de 2010 à 2021. Où est donc passée cette somme faramineuse de près de 1845 milliards de Fcfa ? Comment cette somme a-t-elle été gérée rationnellement ? Comment les différents montants ont-ils été répartis, minutieusement, à la nomenclature des bénéficiaires ? Et sur la base de quelle critériologie ? Quels sont les différents acteurs des projets de développement ayant bénéficié des financements à la faveur de cette ligne 94 durant 11 ans? Qui sont ceux qui ont perçu des sommes exubérantes destinées à mettre en route ces différents projets ? Que sont devenus ces projets ?

Qu'ont produit, concrètement, ces projets de développement ? Quel a été leur impact social sur le cours de la vie des populations locales et, par extension, sur l'économie nationale ? Bref, en un mot, comment la somme de 1844, 834 milliards de Fcfa a-t-elle été, scrupuleusement, méthodiquement et rigoureusement, gérée par L.P. Motaze, qui fut ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire (MINEPAT) et qui est, aujourd'hui, ministre des Finances (MINFI) ? Voilà, en peu de mots, ce à quoi se résume le questionnement épistémologique de l'honorable Jean Michel Nintcheu !


Alors qu’elle a été la réponse du ministre des Finances (Finances) devant la représentation nationale ? Louis Paul Motaze a tenté de lever l'équivoque sur ce qu'il appelle, trivialement, « les fausses informations » qui circulent au sujet de l'audit, a posteriori, du contrôle supérieur de l'État (CONSUPE) des chapitres 94 et 65. En effet, si le chef de département des Finances du Cameroun salue l'opportunité de cet audit, il n'en demeure pas moins vrai que les conclusions de cet organe de contrôle de la gestion des deniers publics vont étaler, entre autres irrégularités, des fautes de gestion, le non-respect de la réglementation dans les dépenses publiques, des détournements de deniers publics. De manière substantielle, l'argentier national est resté évasif, superficiel et aérien tant son discours n'a guère attaqué le questionnement de fond du député SDF du Wouri-Est. J.M. Nintcheu a élaboré et posé cinq questions auxquelles L.P. Motaze n'a pas répondu de manière explicite, claire et précise. Pourtant, ce membre du gouvernement est investi d'un double devoir régalien de countability (faire des comptes) et d'accountability (rendre des comptes au peuple camerounais).

Mais au bout du compte, aucune précision concrète n'a été faite, entre autres, sur la critériologie de l'attribution des fonds aux bénéficiaires, sur le choix desdits bénéficiaires, sur les différents montants fournis, sur la traçabilité, la lisibilité et la visibilité des projets sur le terrain et leur incidence sociale sur le cours vital des populations locales et sur l'économie nationale. Bref, le discours du MINFI est si brumeux et boursouflé qu'aucune réponse concrète n'a été apportée aux cinq questions posées par cet élu de la nation. Ce discours inconséquent et inconvaincant a donc été, manifestement et malencontreusement, marqué du sceau d'une vacuité. En suivant, de bout en bout, le discours de Motaze, chacun(e) dit, clairement, au quartier qu'il a tourné sa langue ou encore qu'il a mangé sa bouche. En réalité, le MINFI a fait, parlons peu parlons vrai, dans la langue de bois. De qui se moque-t-on alors dans ce pays ? Sincèrement, si le ministre des Finances (MINFI) veut vibrer au diapason de la transparence et de la clairvoyance, qu'il nous présente simplement, réellement et concrètement les données suivantes :

- Les noms de tous les bénéficiaires de la ligne 94 depuis 2010.
- Les noms de toutes les sociétés ou entreprises bénéficiaires de ces 1844 milliards depuis 2010.
- La liste de tous les projets financés par ces 1844 milliards.
- Les critères pour bénéficier de cette ligne.
- Les différents appels à soumission annonçant l'ouverture d'une nouvelle année d'aide.
- Les montants respectifs alloués à chaque bénéficiaire ou projet depuis 2010.
- L'état actuel des projets financés par cette ligne et leur impact social sur le cours vital des catégories de la population.
- L'incidence de ces projets de développement sur l'économie nationale de manière globale et sur les populations locales de manière singulière. Cette dernière étape exige, fondamentalement, le bilan chiffré.

le ministre des Finances (MINFI), vous avez, à nouveau, la parole !